Syrie: Les derniers rebelles syriens bloqués à Homs

A Alep, un hôtel abritant les forces syriennes a été détruit par les rebelles.

Les quelque 1200 combattants insurgés, assiégés et bombardés depuis près de deux ans dans la Vieille ville, sont partis mercredi et jeudi, de même que des civils pris au piège.

Mais les 300 derniers rebelles étaient bloqués en soirée dans sept bus qui devaient les conduire à Dar al-Kabira, une localité rebelle plus au nord.

«Nous n’avons pas pu les faire sortir à cause de la nuit. Demain, peut-être, ils sortiront. L’opération continue», a déclaré le gouverneur de la province, Talal al-Barazi.

Selon le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, proche des rebelles, des groupes rebelles islamistes souhaitent limiter l’entrée de denrées à Zahra et Naboul, deux villes encerclées par les insurgés dans la région d’Alep, à deux camions alors que l’accord en prévoyait douze. Ils ne faisaient pas partie des négociations avec le régime.

Talal al-Barazi avait annoncé auparavant à Reuters que les travaux de reconstruction débuteraient après l’évacuation.

Autre accord prévu

L’accord a également contribué à la libération de 40 alaouites, communauté dont fait partie Bachar al-Assad, d’une Iranienne et de 30 soldats syriens détenus par les insurgés, a aussi souligné un porte-parole du Front islamique.

Avec l’évacuation totale de la vieille ville, des rebelles se trouvent uniquement dans le quartier de Waer (nord-ouest).

«A Waer les choses seront plus faciles et dans les prochaines semaines, on annoncera de nouveaux accords», a encore indiqué à l’AFP M. al-Barazi, qui a pu inspecter pour la première fois depuis trois ans son bureau endommagé dans le vieux Homs.

Menacés par la faim

Homs est la ville où les rebelles ont subi leur plus long siège, accompagné de raids aériens intenses. Cette mesure a été dénoncée par l’ONU et des ONG.

Environ 2200 personnes sont décédées dans la vieille ville, selon l’OSDH. Mais ces éléments ne peuvent être vérifiés de manière indépendante. Dans le centre historique en ruines, rebelles et civils assiégés n’avaient quasiment plus rien à manger.

Ce succès du régime est intervenu à un mois de la présidentielle du 3 juin qui devrait être remportée par Bachar al-Assad. L’élection a été dénoncée comme une «farce» par l’opposition et ses alliés occidentaux.

Plusieurs fronts

En visite mercredi à Washington, le chef de l’opposition syrienne Ahmad Jarba a réclamé à nouveau des «armes efficaces» pour pouvoir gagner la guerre.

Toutefois, le succès du régime à Homs et les précédentes avancées de l’armée ne devraient pas influer de manière décisive sur le cours de la guerre, le régime devant combattre les rebelles sur de nombreux autres fronts.

Hôtel pulvérisé à Alep

Après des attentats meurtriers dans des secteurs sous contrôle du régime, des rebelles «ont pulvérisé» jeudi un hôtel à Alep, avec des explosifs, a indiqué l’OSDH. L’ONG a fait état d’au moins 14 tués parmi les membres des forces de sécurité syriennes. Le Front islamique, qui a revendiqué l’attentat, a affirmé que 50 soldats ont péri dans l’explosion.

Des combats entre rebelles et soldats avaient lieu aussi dans le Sud et dans la province de Damas, alors que des affrontements entre groupes jihadistes rivaux se poursuivaient dans l’est du pays.

La guerre en Syrie a fait plus de 150’000 tués et neuf millions de réfugiés et de déplacés, encore selon l’OSDH.

(ats/afp/Newsnet)