
Compte tenu de ses avantages pour la productivité et la sécurité alimentaire, des spécialistes travaillent à la valorisation du fonio. Pour plus de résultats sur le terrain, le Comité national fonio prévoit d’organiser la huitième édition de la journée du fonio à Kédougou.
La quasi-totalité des pays africains cherchent encore des réponses aux questions récurrentes de la sécurité alimentaire et de l’autosuffisance alimentaire. Compte tenu de cela et face au fait que les décideurs politiques ont entrepris la diversification agricole à travers différents projets et programmes dont les résultats n’ont pas encore les effets escomptés, le Comité fonio propose la valorisation de cette variété au Sénégal. C’est dans ce cadre, qu’au mois prochain (15 novembre), le comité national prévoit de réfléchir sur cette variété à Kédougou lors de la huitième édition de la journée du fonio. Autour du thème « le Fonio : un levier pour le développement de l’initiative entrepreneuriale», des spécialistes du secteur agricole venant du Sénégal et de pays de la sous-région vont réfléchir sur la valorisation du fonio.
« Le fonio, de son nom scientifique “Digitaria Exilis”, en plus du fait qu’il joue la même fonction alimentaire que les autres céréales (mil, maïs, riz, etc.), a des avantages comparatifs de par ses vertus mutationnelles, jusque-là non encore entièrement révélées ; une étude du Cirad de Montpellier faite en 2000 perçoit des caractéristiques d’aliment et de médicament du fonio», explique Mamadou Diouf et compagnie. Dans la note transmise à la rédaction, le coordonnateur du comité national d’organisation de la journée du fonio indique qu’un des atouts majeurs de cette variété est qu’elle constitue une réponse efficace contre les défis permanents auxquels l’agriculture est confrontée en Afrique. « Dans ce cadre, les changements climatiques et les capacités de résilience constituent des défis majeurs à relever pour assurer la durabilité de la sécurité alimentaire d’une part et de l’amélioration des revenus des populations d’autre part», lit-on sur le document de présentation du Comité fonio.
Pour ces responsables, le fonio devrait faire l’objet d’une attention particulière et bénéficier de meures vigoureuses afin de tirer profit au mieux de ses atouts. Des atouts du fonio qui sont relatives à sa rusticité car 350 millimètres de pluviométrie suffisent pour le porter à maturité, à sa capacité de pousser sur des sols pauvres et rocailleux, à la possibilité d’atteindre des rendements de 600 à 800 kilogrammes à l’hectare sans engrais, mais aussi à son cycle court (2 mois environ pour certaines variétés) ; ce qui en fait un aliment de soudure par excellence. Du fait de son origine africaine aussi et à l’étendue de son aire de culture qui couvre 16 pays situés sur une bande allant du Cap-Vert au Tchad, le fonio peut jouer un rôle éminent dans les stratégies alimentaires en Afrique. « La contrainte qui pesait sur son développement a longtemps été la grande pénibilité du décorticage manuel ; ce qui a entraîné un abandon progressif de la culture du fonio et une chute drastique de la production au fil des années. La possibilité de lever cette contrainte est apparue avec l’avènement de la machine à décortiquer le fonio breveté le 15 novembre 1994 », rappelle le Comité d’organisation.
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