Emplois ruraux, lutte contre l’émigration clandestine : Une trentaine de fermes familiales et 6 villageoises prévues à Fatick

 

Grace au Projet d’appui à la réduction de la migration à travers la création d’emplois ruraux au Sénégal (Pacersen), une trentaine de fermes familiales et 6 villageoises pour une enveloppe de 1,2 milliard de FCfa seront implantées dans la région de Fatick.

Le directeur général de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida) El Hadji Malick Sarr a annoncé, avant-hier, la création trentaine de fermes familiales et 6 fermes villageoises dans la région de Fatick pour lutter contre l’émigration clandestine en fixant les jeunes dans leur terroir. C’était au cours d’un Comité régional de développement spécial présidé par le gouverneur Souleymane Cissé pour informer et sensibiliser les différents acteurs et chefs de service sur ce nouveau programme innovant qui sera piloté par l’Anida au cours des trois prochaines années. Le gouverneur de Fatick a manifesté l’engagement de l’administration et des chefs de service et autres acteurs de la région à accompagner ce projet qui entre droite ligne du Plan Sénégal émergent (Pse).

Les fermes dénommées « War Wi », a-t-il indiqué, seront mise œuvre travers une bonne maîtrise de l’eau pour permettre aux bénéficiaires de pouvoir s’adonner aux activités agricoles et horticoles pendant toute l’année. De plus, de nouvelles technologies seront introduites dans ces fermes notamment le système goute à goute, la fertilisation améliorée de la productivité agricole. Les producteurs pourront s’attendre à des revenus au moins égal à un million de FCfa par campagne.

Le directeur général de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole a indiqué que la mise en œuvre de ce projet contribuera à la lutte contre l’exode rural puisque ses zones d’intervention ne concernent pour le moment que huit régions pourvoyeuses de candidats à l’exode rural et à l’émigration clandestine. Le projet sera déroulé dans la zone sud-est (Kédougou, Kolda et Sédhiou) et la zone centre (Louga, Diourbel, Fatick, Kaffrine et Tambacounda). « Les bénéficiaires directs sont des hommes et femmes dont la tranche d’âge est comprise entre 18 et 35 ans, les migrants de retour, des organisations de jeunes, des sortants d’écoles de formation en agriculture. Par ailleurs, les migrants de retour avec un projet sont accompagnés par le Projet pour qui 25 % de l’effectif leur est réservé », a expliqué El Hadji Malick Sarr.

L’identification des sites est en cours et les premières activités de terrain du projet pourraient démarrer en mars 2018, a précisé le directeur de l’Anida. Il a révélé les bonnes performances d’autres projets comme l’Anida et le Pasa. Le projet est financé par l’Union européenne pour un montant de 20 millions d’euros, soit 13 milliards de FCfa. Il vise à réaliser des infrastructures hydro-agricoles modernes dans ses différentes zones d’intervention.

Mouhamadou SAGNE

…ET 5.500 EMPLOIS DANS LA RÉGION DE DIOURBEL
Un comité régional de développement présidé par l’adjoint au gouverneur Mbaye Dione a réuni, hier, à la gouvernance les chefs de service, les maires des communes, les responsables des associations et regroupements de jeunes et d’émigrés de retour au pays. Cheikh Lô, le directeur de la formation à l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), a expliqué, dans les détails, le Projet d’appui à la réduction de la migration à travers la création d’emplois ruraux au Sénégal.

D’un montant global de 20 millions d’euros, le projet financé par l’Union européenne sera exécuté en deux phases. Cheikh Lô, le directeur de la formation à l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole, a indiqué que le projet concerne 8 régions du Sénégal les plus pourvoyeuses de migrants. Il a expliqué que le projet vise à fixer les jeunes dans leur terroir par un accompagnement grâce à la création de fermes familiales ou villageoises. Il concerne également les migrants de retour au Sénégal et qui ont un projet qui leur permettrait de rester dans leur terroir. « La majorité des jeunes migrants s’activent dans des fermes agricoles ; nous avons décidé de réaliser ces mêmes types de fermes au niveau national. Il s’agit de deux types de fermes : les fermes villageoises « Naatangué » sur 15 a 20 hectares qui pourront employer 40 personnes. « Le projet comporte également un volet accompagnement des initiatives privées à travers des fermes individuelles, sur 1 hectare », a expliqué Cheikh Lô.

Serigne Modou Mbaye a déclaré que 5.500 emplois directs, 17.000 emplois indirects seront créés dans la zone centre. Dans la région de Diourbel, a précisé M. Lô, les fermes seront sur le format « Warr Wi » avec des espaces communautaires dotés de toutes les commodités pour permettre aux producteurs de s’épanouir : jeux, loisirs, télévisions, etc. « Quelqu’un qui est chez lui qui ne paie pas la location ni le transport et qui gagne correctement sa vie, rien ne peut l’amener à choisir l’émigration. C’est la stratégie que nous développons pour fixer les jeunes dans leur terroir et c’est l’objectif visé par l’Anida et le Pacersen », a déclaré Cheikh Lô.

Une fois ces fermes créées, un comité de sélection présidé par le préfet ou le sous-préfet de la localité ou la ferme sera mis sur pied. Il sera composé, entre autres, des chefs de villages, des représentants des Ong et autres structures et ce comité sera chargé de la sélection des jeunes dont le profil répond aux critères. Ces bénéficiaires seront ensuite organisés en Groupement d’intérêt économique. Pour atteindre les objectifs, le projet compte s’appuyer sur les autorités locales, les services déconcentrés de l’Etat. Le gouverneur a exprimé sa satisfaction et a invité les différentes parties à s’exécuter dans les meilleurs délais.

Mamadou DIEYE / lesoleil.sn /