
Une étude de l’Ong Action Aid sur les normes sociales, réalisée dans les régions de Tambacounda, Kédougou et Fatick a été restituée à Dakar. Cette enquête révèle qu’on investit plus chez l’homme que chez la femme, toute chose qui anéantit tous les efforts d’autonomisation des femmes et bloque toute dynamique de développement durable. Dans bien des régions et ethnies du Sénégal, l’égalité de genre peine encore à prendre le dessus sur l’équité de genre, notamment pour ce qui concerne la promotion des femmes et des filles. Une étude sur les normes sociales réalisée dans les régions de Tambacounda, Kédougou et Fatick» par l’Ong Action Aid révèle ainsi que l’interprétation des normes sociales est disparate d’une localité à une autre, d’une ethnie à une autre. Et de manière générale, cette interprétation donne plus de faveur aux hommes qu’aux femmes.
Face à cette discrimination illégitime, Zakaria Sambaré, chargé de programme à l’Ong Action Aid dira : «A travers cette étude, nous avons pu comprendre que beaucoup de femmes et de jeunes filles ont été illégalement discriminées par la mauvaise interprétation des normes, laissant croire que la femme se résume au ménage (foyer). Donc, point d’investissement pour les femmes puisqu’elles sont appelées à se marier».
Par conséquent, dira-t-il: «Tout investissement est méritoire pour l’homme», soutient le partisan de l’équité du genre avant de constater: «Il est avéré que pas mal de femmes ont réussi là où les hommes ont échoué». Et de poursuivre : «La réalité des faits est tout autre. Aujourd’hui, nous avons des femmes avocates, médecins, professeurs d’université, colonels, pilotes…». C’est dire qu’ «il y a des efforts à faire pour lever l’équivoque afin que l’autonomisation des femmes soit une réalité pour un développement harmonieux et durable».
Pour Ndèye Sarr, habitante des îles du Saloum et participante à la cérémonie : «J’avoue que la restitution de l’étude est exacte. Nous, les femmes sommes très fatiguées. Nous faisons toutes les dures tâches. Nous sommes mal soutenues. Dans nos ménages, nous sommes mal traitées. Nous n’avons pas accès à la terre. Or, nous avons réellement besoin de ces terres pour mener des activités économiques à même de nous permettre de prendre en charge nos enfants. Nos filles vivent la même situation que nous».
Poursuivant son plaidoyer, elle dira: «J’invite les autorités et partenaires ayant pris part à cette restitution d’en prendre acte et de le matérialiser. Parce que la femme, c’est elle qui porte le développement. Et lorsqu’elle est comprise et soutenue, elle donne satisfaction entière».
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