Le coordonnateur national du projet pilote de sensibilisation et d’assistance aux personnes impliquées dans les flux migratoires mixtes, Ibrahima Dramé, a appelé mardi tous les acteurs à contribuer à une meilleure ‘’sensibilisation’’ et une meilleure ‘’information’’ sur cette problématique.
‘’Nous attendons beaucoup des médias, des collectivités locales, des services techniques, des autorités administratives, des ONG qui interviennent au niveau national et international pour porter ce flambeau de la migration mixte au niveau national et international’’, a t-il notamment déclaré.
Il s’exprimait lors d’un atelier de plaidoyer organisé à Dakar sur ce projet mis en œuvre par la Croix- Rouge sénégalaise et l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).
‘’Je demande à tous d’apporter leurs contributions’’, a-t-il lancé, soulignant que ’’le concept et la cible sont assez larges’’, et les défis ‘’extrêmement importants’’. Il estime que seuls la Croix-Rouge et son partenaire ne seront pas en mesure de les relever.
Selon un document remis à la presse, l’objectif fixé dans le cadre de cet atelier est de “soutenir le plaidoyer pour une meilleure prise en compte des besoins des migrants dans les politiques nationale et locale de développement “.
La migration mixte concerne selon lui ‘’les immigrés, les retournés, les migrants en transit, les potentiels migrants, les réfugiés, les personnes apatrides ou à risque d’apatride”, a-t-il précisé.
Il a déclaré que ‘’la sensibilisation se fera à travers des activités d’information, d’éductions, de communication, de changements de comportements (IECCC)’’ dans les domiciles et à travers des émissions radio, à l’endroit des autorités à la fois administratives, locales, communautaires…
M. Dramé a indiqué que ce projet pilote a une durée de six mois (mars à août) et intervient dans seulement trois régions : Dakar, Saint Louis et Tambacounda.
‘’Les gens ne comprennent pas assez le concept de la migration mixte . Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Le migrant qui arrive, n’a pas tout le temps la bonne information sur la législation en vigueur dans le pays d’accueil’’, a-t-il déploré.
’’Les migrants qui quittent le Sénégal pour aller vers l’Europe généralement n’ont pas la bonne information, parce qu’ils pensent qu’une fois arrivés sur place, tous les problèmes seront réglés, alors que la réalité est toute autre’’, a-t-il expliqué.
A l’en croire, le fait de réussir dans le pays d’accueil n’est pas synonyme de bout du tunnel pour le migrant. ‘’[…] Ceux qui engrangent des millions, au retour, ils ont des difficultés pour s’insérer et investir au sein de leurs propres pays’’, a-t-il relevé.
Le but du projet, a-t-il rappelé, est aussi de préparer ‘’les personnes qui échouent’’ en se retrouvant en prison, à ‘’ affronter et à refaire leur vie’’, pour ‘’les accompagner à élaborer un nouveau projet de vie et les prendre en charge sur le plan psycho social’’.
Le projet cherche également à ‘’les accompagner s’ils ont des besoins en terme de formation.
Le représentant du UNHCR, Hector Malonga, a déclaré qu’ ’’il faut donner aux gens des informations qui leur permettent de formuler un projet de migration mais de façon régulière et d’avoir toutes les informations pour décider plutôt que de prendre des risques […]”.