Coupe du monde Au Brésil, les artistes peignent leur colère face au Mondial

L’œuvre de street art du Brésilien Paulo Ito s’est transformée en quelques jours en phénomène viral. Depuis sa mise en ligne sur Facebook le 11 mai dernier, elle a été partagée des dizaines de milliers de fois. Peinte sur le mur d’une école de São Paulo, cette fresque montre un enfant en pleurs face au ballon de foot qui trône dans son assiette.

Si cette création connaît un tel succès au Brésil, c’est parce qu’elle illustre parfaitement la colère qui ronge ce pays marqué par la pauvreté à quelques semaines de la Coupe du monde de football. «Tant de choses vont mal au Brésil qu’il est difficile de savoir par où commencer», a déclaré Paulo Ito à Slate. «Je ne veux pas dire que personne n’agit contre la pauvreté, mais nous avons besoin de montrer au monde entier que notre situation est difficile.»

Manifestations à répétition

Le Mondial a coûté 11 milliards de dollars (environ 10,2 milliards de francs) au Brésil. Alors que l’écart de richesse ne cesse d’augmenter dans ce pays d’un peu moins de 200 millions d’habitants, une partie de la population estime que cette somme colossale aurait dû être investie dans des secteurs essentiels comme la santé ou l’éducation.

Depuis plusieurs mois, les citoyens descendent régulièrement dans la rue pour hurler leur colère. La semaine dernière, quelques milliers de manifestants ont ainsi manifesté dans plusieurs villes du territoire aux cris de «Coupe sans le peuple, me revoilà dans la rue!» et «FIFA go home». «Le peuple n’a pas accès à la Coupe et tout cet argent public aurait dû être investi ailleurs. La seule façon de changer le pays est de descendre dans la rue», avait alors déclaré à l’AFP une étudiante.

(Newsnet)