Le voyage controversé de Pierre Maudet à Abou Dhabi soulève aussi des questions au Moyen-Orient, selon une enquête du «Matin Dimanche».
Les questions en suspens sont toutefois quelque peu différentes: ce ne sont pas les billets d’avion ni les nuits d’hôtels offerts qui interrogent, mais plutôt la personne que le conseiller d’Etat a rencontré sur place, affirme le journal dominical.
Un diplomate qui veut rester discret a déclaré au journal sous le couvert de l’anonymat que Pierre Maudet aurait rencontré le cheikh Hazz bin Zayed Al Nahyan, chef de la sécurité nationale des Emirats arabes unis. Toujours selon ce même diplomate, la discussion entre les deux hommes aurait tourné davantage autour du Yemen, où les Emirats arabes unis combattent les rebelles houthis, qu’au sujet de la sécurité du Grand Prix de Formule 1, évoqué par Pierre Maudet pour justifier son voyage.
En effet, l’Etat emirati a développé un système de surveillance sophistiqué avec l’aide d’une entreprise Suisse notamment. Interrogé par «Le Matin Dimanche», Pierre Maudet assure qu’il n’a pas fait de diplomatie parallèle. «J’y allais pour faire de la promotion économique», déclare-t-il.
Mais pour la «NZZ am Sonntag» qui a aussi enquêté, le récit de M. Maudet présente des incohérences. L’élu PLR aurait joué un rôle actif dans l’attribution d’une concession pour la manutention au sol à l’aéroport de Genève. Des documents examinés par le journal alémanique indiqueraient que Pierre Maudet aurait influencé un membre du conseil d’administration en vue de l’attribution de cette dite concession.
Quatre mois après le voyage controversé de l’élu PLR à Abou Dhabi, l’entreprise Dnata, qui appartient à l’Etat emirati a obtenu le contrat pour l’assistance au sol à Genève.
Affaire à suivre…
(nxp)



