La Russie a annoncé lundi renforcer la défense antiaérienne de son allié syrien à la suite de la destruction par erreur d’un avion russe, provoquée selon le Kremlin par les actes «prémédités» d’Israël.
#Moscow to send S-300 anti-aircraft missile system to #Syria – #Shoigu pic.twitter.com/ZMCp7Uw02w
— Ruptly (@Ruptly) September 24, 2018
Empêcher «les actes irréfléchis»
Une semaine après la destruction de l’Iliouchine-20 de l’armée russe au-dessus de la Méditerranée par la défense antiaérienne syrienne, qui a fait 15 morts, le Kremlin a durci son discours, au départ plutôt conciliant, contre Israël qui bombardait alors la zone et qui n’a pas ménagé ses efforts depuis pour convaincre Moscou de sa bonne foi.
Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a, dans une déclaration télévisée, détaillé les mesures décidées par Moscou, qui renforcent nettement les capacités de défense du régime de Bachar el-Assad.
«Nous sommes convaincus que la mise en place de ces mesures va refroidir les têtes brûlées et empêchera les actes irréfléchis constituant une menace pour nos soldats», a averti M. Choïgou. «Dans le cas contraire, nous réagirons de manière appropriée face à la situation».
D’ici à deux semaines, l’armée syrienne va recevoir des batteries anti-aériennes S-300, dont la livraison décidée en 2010 était justement retardée en raison de l’opposition d’Israël, avec qui la Russie entretient de bonnes relations.
Ces systèmes «sont capables d’intercepter des appareils sur une distance de plus de 250 kilomètres et peuvent frapper en même temps plusieurs cibles dans les airs», a insisté Sergueï Choïgou. Actuellement, les S-300 opérés par les Russes sont déployés autour de la base navale russe de Tartous, des S-400 plus modernes étant déployés sur la base aérienne de Hmeinim (ouest).
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Un conflit très complexe
Vladimir Poutine a informé Bachar el-Assad de ces mesures lors du premier entretien téléphonique entre les deux présidents depuis la destruction de l’avion.
Ces tensions témoignent de la manière dont le conflit syrien s’est complexifié depuis son éclatement en 2011, impliquant désormais de nombreuses puissances aux intérêts parfois contraires, des Occidentaux aux Iraniens en passant par la Turquie.
Moscou reproche à Israël, dont les missiles visaient alors des dépôts de munitions dans la province syrienne de Lattaquié (nord-ouest), de ne l’avoir prévenue qu’une minute avant les frappes et accuse les pilotes israéliens de s’être servis de l’Il-20 comme «boucliers» contre les missiles syriens.
Russian MoD presented a detailed 3D timeline of Il-20 downing in Syria on September 17. pic.twitter.com/efaJZnqmYB
— Military Advisor (@miladvisor) September 23, 2018
L’armée russe intervient en Syrie depuis septembre 2015 en soutien au régime de Bachar el-Assad, ce qui lui a permis de reprendre le contrôle d’une grande partie du territoire.
La destruction de l’Iliouchine russe constitue le plus grave accroc au mécanisme de «déconfliction» mis en place entre Israël et la Russie en 2015, afin d’éviter les accrochages entre les armées russe et israélienne en Syrie.
(nxp/ats)



