
L’étreinte est interminable entre le chef de l’Etat et Thérèse Turpinm l’épouse de Bruno Diatta. Puis autour de Marième Faye Sall, émue, visage grave. L’épouse de Bruno Diatta porte le deuil de par sa tenue. Sur son visage marqué se lit toute sa détresse. Elle a tenu à accompagner, à être aux côtés de son Bruno. Elle s’essuie les larmes, regarde son Bruno couché sur ce cercueil. Là où elle est assise entourée de quelques intimes, dans cette tente dressée blanche où toute la République a pris place. Des images défilent en instantané. La joie d’être avec un homme républicain qui lègue à la Nation, le don de soi, l’esprit de sacrifice, la tenue et la retenue qui escortent les grands hommes quand à l’heure de la mort, ils s’en vont et que leurs œuvres restent pour l’éternité.
Tout a commencé par l’arrivée du chef de l’Etat à 10h55. Macky Sall porte le masque des jours de deuil, mais il tente de faire bonne figure. Il suffit de regarder son épouse pour voir comment elle est effondrée. La musique militaire retentit. L’on joue l’hymne national.
«Au nom de Senghor, Diouf, Wade, je te remercie pour tout ce que tu as fait»
Un silence glaçant règne sur les lieux. Le temps suspend son envol sur l’avenue Léopold Sédar Senghor. Quelques cris sourds se font entendre. Vite étouffé par la musique principale jouée de main de maître par les éléments des Forces armées. Auparavant, quelques cris retenus déchirent le ciel quand le cercueil de Bruno, porté par 6 officiers de l’armée, est déposé devant ses amis, ses collègues, ses proches et quelques invités dans la foule qui connaissaient Bruno, qui l’avaient pratiqué.
Dans son oraison funèbre, le Président Macky Sall a fait preuve de supplément d’âme en confondant au nom du peuple sénégalais non pas sa seule personne, mais l’ensemble des chefs d’Etat qui ont bénéficié des conseils et services du chef du protocole à la Présidence.
«Bruno était méticuleux. Il ne laissait rien au hasard. Bruno Diatta était exceptionnel et savait comment se comporter. Il a travaillé toute sa vie, jusqu’à son dernier souffle. Monsieur Bruno Bernard Louis Diatta, au nom de mes prédécesseurs, Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, je te dis merci pour tout ce que que tu as fait pour ton pays, mais aussi pour tes états de service. Toute la Nation Sénégalaise te remercie et prie pour toi!»
Le Président Macky Sall ne s’en arrête pas là. Il a décidé que la salle des banquets qui abrite le Conseil des ministres, l’amphithéâtre de l’Ecole nationale d’administration, la promotion de l’Ena qui doit sortir en janvier 2019 porteront désormais le nom de Bruno Diatta.
A la fin de son discours, la fanfare ferme le ban. Les six officiers, tenues impeccables, viennent prendre la dépouille de Bruno pour la mettre dans le Command Car de l’armée. La République, frappée au cœur, rend hommage à son si dévoué fils qui s’en va vers la cathédrale de Dakar. La famille, tête basse, regards graves, suit en silence la dépouille mortuaire.
IGFM