«Pendez les Blancs» «Pour moi, le choc était voulu, nécessaire»

Totalement inconnu jusqu’ici, le rappeur français Nick Conrad se retrouve sous les feux des projecteurs depuis l’ouverture, mercredi, d’une enquête pour «provocation publique à la commission d’un crime ou d’un délit». En cause, sa chanson intitulée «Pendez les Blancs», publiée le 17 septembre sur YouTube. «Je rentre dans des crèches je tue des bébés blancs. Attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands. Fouettez-les fort faites-le franchement, que ça pue la mort que ça pisse le sang», martèle le rappeur.

Son clip de plus 9 minutes, tourné en banlieue parisienne, met en scène un homme blanc en train d’être torturé par des personnes noires. On voit notamment la victime se balancer au bout d’une corde, ou encore le rappeur enfoncer son arme dans la bouche d’un Blanc enfermé dans le coffre d’une voiture avant d’ouvrir le feu. Tollé général en France, condamnation unanime du gouvernement et ouverture d’une enquête par le parquet de Paris.

«J’ai voulu inverser les rôles»

Contacté par «Le Parisien», le rappeur s’explique. Il dit s’être inspiré de son «expérience personnelle» et de ce qu’il «observe quotidiennement en tant qu’artiste». «Dans mon clip, qui n’est que de la fiction, j’ai voulu inverser les rôles de l’homme blanc et de l’homme noir. Et proposer une perception différente de l’esclavage», justifie le jeune homme. Il explique avoir délibérément frappé fort: «Pour moi, le choc était voulu, nécessaire, mais pas à un tel niveau», ajoute Nick Conrad.

L’artiste assure par ailleurs avoir reçu beaucoup de soutien de la part d’Américains, «qui ont l’esprit plus ouvert en termes d’expression artistique». Il précise qu’il a puisé son inspiration dans des discours de William Lynch, «un Américain du XVIIIe siècle qui expliquait à l’époque comment ‘bien dresser un nègre’». «Et puis il faut aussi remettre les choses en perspective: ce clip, publié dans le cadre de la sortie de mon EP, devait également faire partie d’une mini-série dont les épisodes viendraient compléter, argumenter ma réflexion», argumente le rappeur.

Nick Conrad regrette que les gens aient pris son clip au premier degré et assure qu’il voulait «juste faire passer un message simple: acceptons-nous les uns les autres dans notre différence». Il conclut: «Quand j’entends des propos comme ceux qu’a pu tenir Eric Zemmour, qui sont eux, bien réels, dans le pays des droits de l’Homme, je me dis que je n’ai pas envie que mes enfants entendent ça un jour.»

(joc)