Roumanie: Une votation contre le mariage gay

 

Les 19 millions de citoyens roumains sont appelés samedi et dimanche par référendum à graver dans la constitution l’interdiction du mariage homosexuel. Le texte est soutenu par la gauche au pouvoir, qui y voit l’occasion de faire oublier ses déboires.

Les électeurs doivent se prononcer sur un changement de la définition du mariage afin que seuls «un homme et une femme» puissent s’unir et non plus des «époux», comme le stipule actuellement la loi fondamentale.

Très conservateur, le pays d’Europe de l’Est n’autorise ni le mariage ni un pacte civil entre personnes de même sexe. La Roumanie, qui n’a dépénalisé l’homosexualité qu’en 2001, ne reconnaît pas non plus les mariages de couples homosexuels réalisés à l’étranger.

Cependant, une organisation civile appelée «coalition pour la famille» a proposé de restreindre la définition constitutionnelle du mariage, estimant que la définition actuelle, sans aucune distinction de sexe («union entre époux»), laissait la possibilité aux couples homosexuels d’obtenir à l’avenir le droit de se marier.

Campagne homophobe

Des dizaines de groupes de défense des droits de l’homme, qui appellent au boycott du scrutin, estiment qu’une modification du texte encouragerait l’Etat à éradiquer encore davantage les droits des minorités et ferait basculer le pays vers l’autoritarisme.

Ce référendum est soutenu par l’Eglise orthodoxe et d’autres religions. Tous les partis politiques représentés au Parlement, hormis un, approuvent le vote. La campagne électorale a laissé cours aux discours homophobes. Elle a aussi vu fleurir des affiches invitant à voter «oui» pour éviter le risque que les couples homosexuels adoptent ou enlèvent des enfants.

Pour être validé, le référendum nécessite un taux de participation d’au moins 30%, ou plus de 5 millions de votants. La majorité sociale-démocrate (PSD) au pouvoir a décidé de laisser les bureaux de vote ouverts deux jours, espérant faire le plein de votants.

Les opposants au vote faisant le pari du boycott, la victoire du «oui» est assurée, avec un score qui pourrait atteindre 90% des suffrages, selon un sondage de l’Institut CURS publié vendredi.

(nxp/ats)