
Sur la base de la dernière projection officielle, le Parti populaire européen (PPE) arrive en tête avec 212 des 751 sièges du futur Parlement, soit 61 de moins que dans le Parlement sortant. Le PPE regroupe les députés européens notamment de l’UMP française, de la CDU allemande et du Parti populaire espagnol.
«Le PPE est en train de gagner les élections européennes. Et il revendique donc la présidence de la Commission européenne», a déjà déclaré Jean-Claude Juncker, le candidat du bloc pour la présidence de l’exécutif communautaire.
Parti socialiste deuxième
Le Parti socialiste européen (PSE) est crédité de 186 sièges, soit un recul de dix sièges. Son candidat à la succession de Barroso, l’Allemand Martin Schulz, a déploré «une sale journée pour l’Union européenne quand un parti avec un programme raciste, xénophobe et antisémite obtient 24 à 25% des voix en France», une allusion au Front national en France.
L’alliance hétérogène des eurosceptiques et des europhobes obtiendrait dans son ensemble jusqu’à 141 élus, mais se présente en ordre dispersé. Or, pour constituer un groupe politique au Parlement, il faut réunir un nombre minimal de 25 députés issus d’au moins sept pays de l’Union européenne (UE).
L’Alliance des démocrates et libéraux (ADLE), créditée de 70 sièges, est toujours le troisième groupe. Les écologistes, emmenés par le tandem franco-allemand José Bové et Ska Keller, devraient disposer de 55 élus. La gauche radicale européenne ralliée derrière le Grec Alexis Tsipras aurait 43 députés.
Une Europe lointaine, illisible
La première place obtenue par le Front national en France a marqué les élections européennes bien au-delà des frontières de l’Hexagone. Le président français François Hollande a réuni ses principaux ministres tôt lundi matin à l’Elysée pour affirmer sa volonté de poursuivre la politique engagée.
En début de soirée, il a déclaré à la télévision que «l’Europe, elle est devenue illisible, j’en suis conscient, lointaine, et pour tout dire incompréhensible, même pour les Etats. Ca ne peut plus durer, l’Europe doit être simple, claire, pour être efficace là où elle est attendue, et se retirer là où elle n’est pas nécessaire».
La montée des partis eurosceptiques et nationalistes est «regrettable», a déclaré pour sa part la chancelière allemande Angela Merkel. Elle a estimé qu’«une politique de compétitivité, de croissance, et d’emploi (était) la meilleure réponse» pour reconquérir les électeurs. «Cela vaut aussi pour la France», a-t-elle ajouté.
Victoire historique de l’UKIP
En Grande-Bretagne, l’UKIP europhobe a remporté une victoire historique avec un score de 27,5%. «Vous n’avez pas fini d’entendre parler de nous», a dit triomphalement son chef, Nigel Farage, affichant clairement ses ambitions pour les élections législatives de mai 2015.
L’UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) décroche 24 sièges sur les 70 attribués à l’Angleterre, l’Ecosse et le Pays-de-Galles, soit onze de plus qu’en 2009. Les travaillistes en obtiennent 20 et les conservateurs 19. Manquent encore les trois sièges attribués par les électeurs d’Irlande du Nord.
Au Danemark, le Parti populaire, ouvertement anti-immigrés, arriverait en tête avec 23% des suffrages. En Hongrie, le mouvement d’extrême droite Jobbik, accusé de racisme et d’antisémitisme, se classe en deuxième position avec 15%.
A l’aune de ces résultats, le PVV (Parti pour la liberté) néerlandais (parti anti-islam et eurosceptique de Geert Wilders, allié potentiel du FN français au PE) peut être déçu. Il a raté la première marche du podium, son objectif, en se classant derrière les chrétiens-démocrates.
Néo-nazis au Parlement européen
En Allemagne, l’AfD, un mouvement créé l’an dernier qui milite pour l’abandon de l’euro, a remporté ses premiers sièges de députés avec environ 6,5% des voix. Mais il reste loin de la CDU-CSU d’Angela Merkel, créditée de 36%, et des sociaux-démocrates du SPD, à 27,5%.
Par ailleurs, les néo-nazis du NPD recueillent 1% des suffrages et entreront au Parlement européen pour la première fois, l’Allemagne ayant supprimé une règle fixant un seuil d’entrée minimum de 3%.
En Italie, le Parti démocrate (PD) du président du Conseil Matteo Renzi triomphe avec un peu plus de 40% des voix, reléguant le Mouvement 5 Etoiles de Beppe Grillo à près de vingt points (23,1%).
En Grèce, c’est un parti de gauche bien plus radical, Syriza, qui est donné en tête avec 26,7% des voix, devançant la Nouvelle démocratie du Premier ministre Antonis Samaras à 22,8%.
(ats/Newsnet)