Elections européennes: Marine Le Pen espère unir les partis europhobes

Mme Le Pen tenait une conférence de presse au Parlement européen à Bruxelles avec le leader du PVV néerlandais, Geert Wilders, et des responsables du FPÖ autrichien, de la Ligue du Nord italienne et du Vlaams Belang belge. Au total, pour constituer un groupe au Parlement européen, il faut au moins 25 députés élus dans sept pays.

Mme Le Pen a reconnu qu’ils n’étaient actuellement que cinq. Mais «c’est une base extrêmement solide de 38 députés», a-t-elle dit. Elle a affirmé que les «combinaisons possibles étaient considérables». «Le nombre des opportunités nous rendent extrêmement optimistes», a-t-elle dit.

Elle a aussi souligné que d’autres formations voulaient constituer un groupe, sans citer dans un premier temps le chef de l’UKIP europhobe de Nigel Farage. «Le principe même d’une négociation exige de la discrétion», a-t-elle dit. «Je suis désolée Nigel, mais nous allons constituer notre groupe», a-t-elle lancé, tout en n’étant pas en mesure d’annoncer son lancement.

Marine Le Pen a toutefois rappelé qu’il n’était pas question de chercher à s’unir avec les trois élus grecs d’Aube dorée, les trois élus du Jobbik hongrois ou l’élu allemand du NPD, à l’extrême droite radicale.

Nombreuses divergences

Mais s’ils s’entendent sur quelques “valeurs” communes, les partis d’extrême droite européens sont traversés par de nombreuses divergences idéologiques.

Dans le Parlement sortant, les europhobes étaient rassemblés dans le groupe “Europe libertés démocratie” (EFD) du Britannique Nigel Farage, le leader du Ukip, arrivé en tête aux européennes en Grande-Bretagne avec 24 députés.

M. Farage entend rester le leader des europhobes et récuse toute alliance avec Mme Le Pen accusant le FN d’avoir “l’antisémitisme dans son ADN”. Mais au nom du rejet partagé de l’UE, il n’exclut pas de constituer “des fronts communs” avec le FN et ses alliés, une idée que Mme Le Pen a reprise à son compte.

Un feu de paille?

En attendant, M. Farage n’est pas non plus tiré d’affaire et peine à maintenir son groupe. Pendant la conférence de presse, M. Farage s’entretenait dans une pièce voisine avec Beppe Grillo, dont le mouvement euroscceptique italien Cinq étoiles a obtenu 17 députés.

“Il n’y aura sans doute pas de place pour deux groupes europhobes”, a affirmé un responsable du Parlement.

En fin de compte, la percée des partis europhobes, incapables de s’entendre entre eux, pourrait s’apparenter à un feu de paille et leur influence rester minime dans un Parlement où les quatre groupes pro-européens (centre droit, socialistes, libéraux et Verts) se partagent 70% des sièges.

(ats/afp/Newsnet)