Par…cours – Macky Sall, à la quête du second souffle

 

L’ingénieur-géologue formé au libéralisme après un bref passage chez les marxistes-léninistes s’est imposé dans la durée après une entrée par effraction dans le Landerneau politique. Sept ans après son élection, Macky Sall compte rempiler dès le premier tour de la présidentielle du 24 février prochain face à quatre candidats et une opposition qui le croque sous les traits d’un lion qui dort.

En 2012, Macky Sall prenait le relais son mentor politique aux destinées d’un Etat dont il a connu, par son parcours, tous les étages. Une victoire qui marquait alors l’apogée d’une carrière politique longue de trois décennies. Le Hal Pulaar natif de Fatick, en pays sérère, a gravi les échelons sous la couvée du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade qu’il intègre à la fin des années 1980.

Ses premiers flirts avec la politique ne l’ont pas empêché de décrocher son bac scientifique. Avec son diplôme d’ingénieur géologue, géophysicien obtenu à l’Institut des sciences de la terre (IST) de l’Université Cheikh Anta Diop Dakar, il poursuit ses études à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs (ENSPM) de l’Institut français du pétrole (IFP) de Paris.

De l’Assemblée à la Présidence

Macky Sall débute comme directeur général de la Société des pétroles du Sénégal (PETROSEN) en 2000 à Premier Ministre entre 2004 et 2007 en passant par le ministère des Mines et celui de de l’Intérieur, Macky Sall occupe presque tous les postes de responsabilité au sommet de l’Etat.

C’est en 2008, à la présidence de l’Assemblée nationale que s’arrête son ascension fulgurante. Pour cause, il a autorisé la convocation de Karim Wade, du fils du président de la République d’alors, à l’Assemblée nationale pour une audition sur les travaux de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (ANOCI). Déchu du poste supprimé de numéro 2 du PDS, son mandat de président de l’hémicycle réduit à un an, Macky rend le tablier.

Une démission à l’origine de son accession, quatre ans plus tard, au palais de la république. « Je n’avais pas, en tant que jeune, l’ambition d’être président de la République. Elle ne m’a animé qu’à l’Assemblée nationale lorsqu’on m’a imposé un combat », confie-t-il, comme pour donner du crédit à ceux qui le cataloguaient de président par défaut.

C’est le 1er décembre 2008 que Macky Sall crée, avec d’autres dissidents du PDS, l’Alliance pour la république (APR) sous la bannière duquel il devient, l’année suivante, le maire de sa commune natale (centre du Sénégal) de Fatick.
Le candidat de la coalition « Macky 2012 », avec pour slogan Yoonu Yookuté en wolof (La voie du véritable développement) mène campagne aux côtés du M23. C’est avec le slogan de gouvernance “sobre et vertueuse” qu’il prête serment le 2 avril 2012, tout en étant « le président de tous les Sénégalais ».

« Un exemple pas unique »

Cependant le président de la République se veut humble quant à son parcours « exceptionnel », « un exemple pas unique », selon ce produit du système scolaire sénégalais. Il aime se définir comme « un Sénégalais de synthèse, un Pulaar de culture sérère », polyglotte parlant volontiers wolof, sérère, pulaar, français et anglais.

Moins charismatique mais peut-être aussi stratège que le pape du Sopi, Macky est étiqueté « Niangal Sall » ( Sall le sévère, en wolof) à cause de sa mine sévère selon certains. Pour le scrutin du 24 février prochain, malgré la montée en puissance de certains de ses adversaires et l’incursion troublante de son prédécesseur, Macky Sall martèle sa victoire au premier tour de la présidentielle du février, fort de son statut d’organisateur de la réélection, dès le premier tour en 2007, d’Abdoulaye Wade dont il fut le Directeur de Campagne.