
Il faut dire vote affectif et non vote ethnique. La précision est faite par le Secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC), Babacar Fall. Qui explique sur les ondes de iRadio : « Le terme de vote ethnique ne sied pas à la situation que nous avons vécue lors de l’élection présidentielle de 2019. Ce qui s’est passé, c’est qu’il y a eu plutôt un vote affectif parce que dès qu’on caractérise ces votes de cette manière, cela devient péjoratif et assez dangereux pour la stabilité de ce pays. »
Poursuivant, le membre de la société civile souligne : « On aurait pu comprendre par exemple quand on parle de vote ethnique si on se réfère à ce qui s’est passé dans le Fouta, les candidats Ousmane Sonko et Idrissa Seck ont eu (quand même) des voix. Si y avait eu vote ethnique, ces candidats auraient eu peut-être zéro (0). » Il en est de même, indique-t-il, « de la Casamance ou Touba ou les gens ont parlé de vote confrérique alors que le candidat Macky Sall a été battu dans la zone de Mbacké, il y a eu 100 mille voix. »
Fort de ce fait, Babacar Fall invite les hommes politiques « à ne pas s’amuser avec la stabilité de ce pays. (Lequel) repose sur des équilibres qui sont encore fragiles. Donc, je pense qu’il faudrait à mon avis sur ces questions-là, faire preuve de prudence. » Déjà, soutient-il, « la société civile a alerté sur les dangers que représente la caractérisation de ces votes à caractère ethnique, régionaliste ou confrérique. » D’autant que, renchérit-il : « Quand quelqu’un est issu d’une contrée, d’une zone géographique déterminée, il est normal qu’il puisse engranger des voix là-bas. C’est comme cela qu’il faut le considérer. »
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