
Référence incontestée dans le milieu du septième art, Moussa Sène Absa, jette un regard défavorable sur la politique culturelle sénégalaise. « Il y a, note-t-il, dans un entretien accordé à L’As, une réflexion à faire pour avoir un agenda culturel. » Celui-ci, regrette le cinéaste, ne profite pas des diversités culturelles « extraordinaires » du Sénégal car énumère-t-il : « Nous avons un beau pays (où) chaque ethnie possède une ressource culturelle magnifique, un parc hôtelier très beau. On a une richesse culturelle incroyable. Malheureusement, on ne sait pas comment l’utiliser. » Il en veut pour preuve : « Sur l’agenda culturel mondial, on ne retrouve aucun événement majeur du Sénégal, sinon la Biennale qui se tient tous les deux (2) ans. »
« Manque de vision »
Pourtant, s’enorgueillit-il, « on a de grands danseurs, de grands cinéastes, des peintres de renommée internationale, de grands écrivains, des musiciens très talentueux mais on manque de vision. » Moussa Sène Absa est loin d’en avoir fini : « Beaucoup de personnes qui gravitent autour de la culture, ne connaissent pas la culture. Ils pensent que la lutte se réduit au folklore alors que le folklore ne représente que moins d’un pourcent (1%) de la culture. » Pour lui, « le Grand Théâtre national est un grand gâchis, en termes d’investissements culturels. On ne peut pas avoir une création de cette envergure avec tout le matériel qui va avec et ne pas organiser de grands événements culturels de type mondial. »
« Abdou Diouf n’a rien fait pour la culture »
Soutenant que « Macky Sall a fait de belles choses pour la culture », le cinéaste indique que « la seule personne qui n’a rien fait pour la culture, c’est Abdou Diouf. »
Hormis ’’Tundu Wundu’’ qu’il apprécie, il soutient que les séries télévisées « ne reflètent pas la réalité sénégalaise », montrant « de belles maisons des acteurs qui roulent dans de gros bolides et les femmes sont toujours “xessalisées”. »
Entre autres œuvres, Moussa Sène Absa est l’auteur des films ’’Ken Bugul’’, ’’Madame Brouette’’ et ’’Teranga Blues’’. Il a été interviewé par nos confrères durant le FESPACO, au Burkina Faso.
emedia.sn