
Des gardes-frontières ukrainiens disent avoir été attaqués lundi matin par des miliciens pro-russes près de Louhansk, non loin de la frontière russe. Ils ont répliqué: bilan cinq morts et huit blessés côté russe et au moins sept blessés côté ukrainien. Les combats ont repris dans l’après-midi après une brève accalmie pour évacuer les blessés.
Sur le front diplomatique, le représentant de la Russie auprès de l’Otan était à Bruxelles lundi. Alexandre Grouchko y a rencontré les ambassadeurs des Etats membres.
Il a accusé l’Alliance atlantique d’encourager le gouvernement ukrainien à recourir à la force dans l’est du pays. Il a par ailleurs dénoncé une activité sans précédent de la part de l’Alliance près des frontières russes.
Implication de Moscou
Cette réunion a montré combien les positions des deux parties sont éloignées. Les représentants de l’Otan ont reproché à Moscou de soutenir les séparatistes armés dans l’est de l’Ukraine.
Les Etats-Unis ont affirmé lundi détenir des «preuves» que Moscou continue à laisser passer des «combattants» et des «armes» dans l’est de l’Ukraine. La Russie a toujours rejeté les accusations sur son implication dans la déstabilisation de l’Ukraine et exige que Kiev cesse son «opération punitive» dans l’Est.
Projet de résolution
Par ailleurs, la Russie devait soumettre lundi soir au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution appelant à l’arrêt immédiat des violences. Moscou devait aussi demander la création de couloirs humanitaires dans l’Est, a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Les capitales occidentales avaient assuré que la situation s’améliorerait après l’élection présidentielle anticipée du 25 mai, remportée dès le premier tour par l’homme d’affaires pro-européen Petro Porochenko, a-t-il expliqué. «C’est exactement le contraire qui se déroule», a-t-il déploré.
«Des gens meurent tous les jours. Des civils pacifiques souffrent de plus en plus, l’armée, l’aviation militaire et des armes lourdes continuent d’être employées contre eux», a-t-il poursuivi.
Moscou réclame en vain depuis des semaines l’arrêt de l’offensive lancée par les forces ukrainiennes. Ces dernières veulent reprendre les régions de Donetsk et de Louhansk tenues par les séparatistes.
Anniversaire du Débarquement
Petro Porochenko et le président russe Vladimir Poutine sont attendus vendredi en Normandie pour les célébrations du 70e anniversaire du Débarquement. Aucune rencontre n’est formellement prévue.
Moscou nie la légitimité du gouvernement formé après la destitution du président pro-russe Viktor Ianoukovicth, fin février. La Russie a promis de reconnaître l’issue de la présidentielle du 25 mai, dont le vainqueur sera investi samedi. L’une de ses premières priorités sera de régler le contentieux sur les tarifs du gaz que Kiev achète à la Russie.
Délai reporté
Gazprom a repoussé de six jours, lundi, la date butoir fixée à l’Ukraine pour le paiement de sa facture de gaz du mois de mai, après le remboursement d’une partie des arriérés. Ce délai devrait permettre la poursuite de négociations.
«Le paiement pour mai n’est pas dû avant le 9 juin», dit Alexeï Miller, directeur général du groupe russe, dans un communiqué. Moscou menaçait jusqu’ici d’interrompre dès mardi ses livraisons de gaz à l’Ukraine en l’absence de versement.
Prix du gaz
L’Ukraine veut un changement des conditions fixées en 2009. Elles l’obligent à acheter un volume déterminé de gaz à 485 dollars pour 1000 mètres cubes, le prix le plus élevé acquitté par un client européen.
En décembre dernier, en pleine contestation du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, la Russie avait ramené ce prix à 268,50 dollars pour le soutenir, mais elle est revenue au tarif de 485 dollars après son éviction. Kiev réclame aujourd’hui le retour au tarif de décembre.
(ats/Newsnet)