
Celui-ci réunit 16 ministres, qualifiés d’experts sans affiliation politique. Le nouveau gouvernement palestinien, soutenu par le Hamas, est dirigé par le Premier ministre sortant Rami Hamdallah, un universitaire peu connu à l’étranger.
La prestation de serment organisée à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, a été retransmise à la télévision. Elle a été accueillie sans réjouissances particulières par la population, échaudée par des échecs précédents.
Peu après, Mahmoud Abbas s’est exprimé. Avec ce gouvernement d’union nationale, «nous annonçons la fin de la division palestinienne qui a fait beaucoup de tort à notre cause nationale», a-t-il dit.
Volonté de paix
Le président Abbas a promis que le nouveau gouvernement rejetterait la violence, reconnaîtrait Israël et respecterait les engagements internationaux. Une déclaration visant à rassurer la communauté internationale sur sa volonté de paix avec Israël.
Le mouvement islamiste Hamas a salué un gouvernement d’union de «tous les Palestiniens». Il lui a remis formellement le pouvoir qu’il détenait jusqu’à présent dans la bande de Gaza.
«Jour historique»
Ismaïl Haniyeh dirigeait le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza. Il s’est réjoui dans un discours d’«un jour historique» qui clôt le «chapitre de sept années de division».
Désormais présenté comme «ancien Premier ministre» par la télévision du Hamas, il a également dit vouloir poursuivre la «résistance sous toutes les formes», allusion apparente à la lutte armée. L’accord de réconciliation signifie que la milice du Hamas, les brigades Kassam, «devient une armée à partir d’aujourd’hui», a-t-il ajouté.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dominée par le mouvement nationaliste Fatah de M. Abbas et le Hamas avaient signé le 23 avril un nouvel accord de réconciliation. Ils entendaient mettre fin à la division politique depuis 2007 entre la Cisjordanie, dont l’Autorité palestinienne administre les zones autonomes, et la bande de Gaza dirigée par le Hamas et sous blocus israélien.
Soutien des Etats-Unis
La plupart des commentateurs s’accordent à dire que ce gouvernement sera avant tout chargé d’expédier les affaires courantes, qu’il ne mettra sans doute pas fin aux divisions qui opposent depuis des années Cisjordanie et bande de Gaza. Selon eux, ce pacte a avant tout un intérêt politique à court terme pour le Hamas comme pour le Fatah.
Les autorités américaines ont réagi lundi soir. Le département d’Etat a assuré que les Etats-Unis ont l’intention de collaborer avec le nouveau gouvernement palestinien et de maintenir leur aide à l’Autorité palestinienne.
Boycott israélien
Côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exhorté les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) à ne pas «se précipiter» pour reconnaître un gouvernement palestinien soutenu par le Hamas. Le gouvernement israélien a déjà décidé de ne pas reconnaître le nouveau gouvernement palestinien, ni de maintenir la moindre relation avec lui.
En guise de rétorsion, le gouvernement de M. Netanyahu pourrait bloquer une partie des taxes qu’il perçoit chaque mois au nom des Palestiniens, au risque d’aggraver la situation financière de l’Autorité palestinienne, selon les médias. L’annonce du nouveau gouvernement palestinien a par ailleurs déclenché la colère de l’extrême droite israélienne.
«Pas le moment de fulminer»
«Le gouvernement terroriste du Hamas n’est pas légitime», a estimé sur sa page Facebook le ministre israélien de l’Economie Naftali Bennett, chef du parti religieux et nationaliste Foyer juif.
Avis plus retenu chez les centristes. «Dans les semaines à venir, nous devrons étudier ce gouvernement et décider à partir de là. Ce n’est pas le moment de fulminer. Il vaut mieux rester sobres et attentifs, autant que possible», a déclaré Yair Lapid à des parlementaires de son parti Yesh Atid.
(ats/Newsnet)