Par rapport au budget du Programme indicatif de coopération (Pic) II, le Pic III a enregistré une hausse de 27%. Désormais, grâce à la coopération croisée avec la Belgique, la zone de concentration opérationnelle du Pic III couvre 50% de la population ». Le dispositif d’exécution nationale est la nouveauté du troisième Pic.
La 10ème session de la Commission de partenariat entre le Sénégal et le Grand Duché de Luxembourg s’est tenue hier à Dakar. Cette rencontre qui est un cadre d’une large concertation entre les différents acteurs, a permis d’apprécier la mise en œuvre du troisième Programme indicatif de coopération (Pic) entre les deux pays. Le Pic III est doté d’un montant de 67,9 millions d’Euros, soit 45 milliards de Francs Cfa. Il concerne la période 2012 2016 et à démarrer récemment. Par rapport au Pic II (2007-2011), le budget du Pic III a enregistré une hausse de 27%. La rencontre doit permettre de formuler des recommandations en vue d’en améliorer l’efficacité. L’objectif du Pic est de contribuer à la réduction de la pauvreté et de participer au développement durable. Il concerne les domaines stratégiques suivants : la santé de base, l’enseignement technique et la formation professionnelle, l’hydraulique rurale, l’assainissement, la décentralisation et l’éducation citoyenne. Il prend aussi en compte les principes transversaux que sont l’intégration du genre, l’approche basée sur les droits humains, la durabilité de l’environnement et la gestion axée sur le renforcement de capacités.
Selon le ministre luxembourgeois de la Coopération et de l’Action humanitaire, Romain Schneider, à la zone d’intervention traditionnelle de coopération luxembourgeoise, à savoir les régions de Matam, Saint Louis, Louga et Thiès, s’ajoute une nouvelle partie, c’est-à-dire les régions de Fatick, Diourbel, Kaffrine et Kaolack. Selon M. Schneider, désormais, la zone de concentration opérationnelle du Pic III couvre 50% de la population. Il a salué ce qu’il appelle la « véritable nouveauté » à savoir le choix de l’exécution nationale pour mettre en œuvre les programmes du Pic III. « Cette innovation facilitera la délégation graduelle de la gestion de l’aide vers la partie nationale afin d’en garantir une mise en œuvre plus fluide et durable », soutient-il. Le Luxembourg investit 1% de son Pib en aide publique au développement. Le Sénégal fait partie du groupe restreint des pays partenaires de la coopération luxembourgeoise.
Le Grand Duché soutient financièrement neuf Ong luxembourgeoises agrées et actives au Sénégal. «J’ai instruit mes services, chacun en ce qui le concerne, de déployer tous les efforts nécessaires à l’opérationnalisation du dispositif d’exécution nationale et d’en tirer le meilleur profit au bénéfice de nos citoyens », a soutenu le ministre de l’Economie et des Finances. Amadou Ba appelle à la mobilisation de tous les acteurs pour réussir cette innovation majeure dans l’utilisation des procédures nationales. Il estime que cette expérience pourrait être dupliquée, en cas de succès, avec d’autres partenaires au développement s’intéressant à l’appui budgétaire sans fongibilité des ressources. Le ministre a aussi rappelé l’engagement du Luxembourg en faveur du Pse. Le Grand Duché s’est engagé à hauteur de 45 milliards au club de Paris. Rappelons qu’en marge de cette cérémonie, le Luxembourg a officiellement remis les clefs de 30 véhicules au Sénégal. Ces véhicules d’une valeur de 418,04 millions de Fcfa sont destinés aux ministères techniques concernés par le Pic III.
Aly Diouf / Lesoleil.sn/
