
L’interdiction du port du voile décidée par l’Institution Sainte Jeanne D’Arc, ne passe pas. Les Bureaux exécutifs de JAMRA & MBAÑ GACCE, qui montent au créneau, oppose la Constitution, faisant du Sénégal, un pays laïc.
« Un problème similaire s’était déjà posé, il y a huit (8) ans, à l’occasion de la rentrée scolaire de 2011, au Collège Hyacinthe Thiandoum de Grand Yoff, s’indignent Mame Makhtar Gueye et Cie, dans un communiqué. Une vingtaine d’élèves avaient été injustement exclues pour port de voile. D’autres établissements scolaires, comme les Collèges Anne Marie Javoueh de Médina et Abbé David Boila de Thiès, devaient lui emboîter le pas. JAMRA privilégia alors une démarche fraternelle, avant d’envisager toute action publique à l’encontre des autorités académiques concernées. »
La note ajoute que « ces écoles privées catholiques se fondaient sur l’article 3 d’un « règlement intérieur standard », publié par l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal (Onecs), stipulant que : « les élèves ne sont acceptés à l’école que dans la tenue de l’établissement. Toute attitude ou comportement de nature discriminatoire au sein de l’établissement est passible de renvoi temporaire ou définitif ». JAMRA adressa une contestation officielle au ministre de l’Education de l’époque, M. Kalidou Diallo, dont la réaction ne se fit pas attendre. A travers une note-circulaire, il rappela qu’« aucun établissement ne peut avoir un règlement intérieur supérieur aux lois et décrets qui régissent le fonctionnement des écoles privées ». Lesquelles lois s’inspirent toutes de la Constitution du Sénégal qui, en son article 24, garantie la liberté de culte. Le ministre de l’Education nationale invita alors fermement, à travers sa circulaire, toutes les écoles privées (laïques ou confessionnelles) au respect de la loi. Et leur rappela que « la Loi fondamentale, ainsi que le décret régissant les écoles privées au Sénégal, stipulent que celles-ci ont le devoir et l’obligation de recevoir tous les enfants sénégalais, quelle que soit leur confession ». Et que ces établissements scolaires ont par conséquent l’obligation de respecter les croyances et coutumes de leurs élèves, y compris leurs tenues vestimentaires confessionnelles. Le ministre ajouta dans sa lettre qu’’’aucun établissement ne peut avoir un règlement intérieur supérieur à ce principe’’. »
Aussi, « non sans rappeler aux écoles concernés « la nécessité de faire respecter les textes fondamentaux du Sénégal, qui est un pays laïc, démocratique respectant toutes les sensibilités ». Et le ministre de l’Education de conclure en prévenant les chefs d’établissements scolaires concernés du risque de ’’fermeture encouru par toute école qui dérogerait à la loi’’. »
Pour le cas précis de l’Institut Sainte Jeanne D’Arc, l’ONG islamique JAMRA et l’Observatoire de veille et de défense des valeurs culturelles et religieuses, MBAÑ GACCE, souligne le communiqué, « dans leurs démarches consensuelles habituelles, ont déjà pris langue avec leurs interlocuteurs traditionnels, dont de hautes autorités de l’Etat, afin que cet établissement scolaire d’excellence, qui s’est régulièrement distinguée par d’honorables résultats au Bfem et au Baccalauréat, sache raison garder. D’autant que, paradoxalement, dans cet établissement scolaire officient des bonnes sœurs-enseignantes catholiques et voilées. » Forts de ce fait, Mame Makhtar Gueye et ses camarades invitent l’institut « à éviter de se singulariser en titillant la fibre sensible du port vestimentaire religieux, risquant d’ouvrir une nouvelle brèche, porteuse de mésententes inutiles, dans un Sénégal réputé laïc et respectueux de toutes les sensibilités confessionnelles. »
emedia.sn /