
Le procès en appel de l’attaque de la mairie de Mermoz / Sacré-Cœur qui a abouti à la mort du jeune lutteur Ndiaga Diouf en décembre 2011, est loin de connaître son épilogue. Tout de blanc vêtu, Barthélémy Dias, poursuivi pour coups mortels entre autres chefs d’accusation, a été appelé à la barre à 11H31, debout aux côtés d’Aliou Diouf, le père du défunt, de blanc vêtu également, à l’audience de ce matin dans la salle 6 de la Cour d’appel de Dakar. L’affaire a été renvoyée au 17 juillet prochain pour délibéré. Le juge devra statuer sur les exceptions de nullité soulevées par la défense de Barthélémy Dias.
Ladite partie pointe « l’absence de contradictions » dans la procédure. En effet, les avocats de Dias-fils dénoncent « une violation de ses droits », en évoquant « l’inconstitutionnalité de l’article 169 ». Une « nullité » qui tient compte, détaillent-ils, du fait que « le juge d’instruction, à la fin de sa procédure, a renvoyé au Parquet, sans laisser à la défense la possibilité de faire ses observations ». Me Demba Ciré Bathily, qui va plus loin, soutient que Barthélémy Dias, en tant que personne poursuivie, a été « privé de son droit de défense ». « C’est sur ce fondement que nous évoquons la nullité ».
La partie adverse rejette. Ramant à contre-courant de la défense de Barthélémy Dias, la partie civile évoque « une fuite en avant », soupçonnant l’autre camp « de ne pas vouloir entrer dans le fonds du dossier ».
Même le Procureur « ne comprend pas ». D’après « ce que j’ai compris, on est en train de revoir la philosophie de notre justice pénale », souligne le maître des poursuites. Revenant à la charge, il soutient que « notre mission, c’est de faire appliquer la loi ». Ainsi, « en l’absence d’une violation manifeste et avérée », il a demandé « d’écarter la demande d’annulation ». Verdict le 17 juillet prochain pour délibéré.
Condamné en première instance à deux (2) ans de prison dont six (6) mois ferme et à payer avec ses co-inculpés 25 millions de F CFA à la famille du défunt, le maire de Mermoz-Sacré Cœur a interjeté appel. Il a comparu libre car ayant déjà purgé sa peine de prison.
Barthélémy Dias a refusé de répondre aux questions des journalistes à sa sortie d’audience.
EMEDIA