[CONTRIBUTION] Profanation de la tombe de DJ Arafat: L’ultime revers de la célébrité.

 

Les funérailles nationales du « Daishi » ont refusé du monde. Quelques minutes après son enterrement, ses fanas se sont déchainés devant sa tombe allant jusqu’à l’ouvrir. Fallait-il s’attendre à de tels agissements inaccoutumés perpétrés par la « Chine » ?

Dj Arafat est décédé le 12 août dernier suite à un accident de moto à Abidjan survenu la veille. A l’occasion du premier plateau de télé en hommage au « roi » du coupé-décalé sur RTI 1, Débordo Leenkufa, Molare et amis ont invité les « chinois » au calme et à la discipline. Cet appel n’a pas su refouler l’effervescence des fans.

Peu après l’annonce de sa mort, les partisans du « Yoro gang » se sont massivement déportés à son domicile. Si certains ont facilement cru à la mauvaise nouvelle, d’autres par contre, sans doute, la majorité, ont nourri une certaine « chimérisation » de sa disparition. « Je ne crois pas à sa mort, tant que je n’ai pas vu son corps », « Non ! Il n’est pas mort », expriment-ils sous le coup de l’angoisse, de la tristesse, de la liesse déguisée et parfois de l’indignation.

Décrit comme un self-made-man dans l’industrie musicale, Ange Didier a redonné un nouveau souffle au coupé-décalé. Nouveau souffle qui « a contribué à rendre le coupé-décalé mondialement célèbre ». Cela l’a d’ailleurs propulsé parmi les grands noms de la musique africaine.

Qui de ses contemporains n’a pas reconnu son leadership et son succès ? De « Jonathan » à « moto – moto », les tubes de « Commandant Zabra » s’enchainent, le public adhère massivement à « son » coupé-décalé qui est le produit d’une fusion entre sonorités traditionnelles et musique moderne assorti d’une série de chorégraphies. Au fil du temps, « Yoro » est devenu le dieu des stades : ses spectacles bondés de mélomanes. Sur la twittosphère, il est suivi par des millions de followers. « Le dictateur » n’avait pas le succès, il était le succès.

Plus de deux semaines après son décès, « le Daishikan » reste toujours célèbre, célèbre au point que ses aficionados, piqués d’une impulsion idolâtrique excessive, phagocytent son intimité et perturbent sa quiétude, même dans son sommeil le plus éternel.

Amédine FAYE.