Un avion militaire abattu en Ukraine fait 49 morts

Les 49 soldats qui occupaient l’avion de transport militaire ukrainien abattu par des insurgés prorusses à Lougansk, dans l’est de l’Ukraine, sont décédés, a annoncé l’armée ukrainienne. L’appareil s’apprêtait à atterrir lors de l’attaque.

Selon le ministère de la Défense, l’avion-cargo transportait des renforts et du matériel pour les troupes qui participent à l’offensive lancée par les autorités de Kiev contre les rebelles qui contrôlent plusieurs villes de l’est du pays.

«Dans la nuit du 13 au 14 juin, les terroristes (…) ont tiré avec une arme antiaérienne et une mitrailleuse de gros calibre, abattant un avion de transport militaire (Illoutchine) IL-76», écrit le ministère dans un ministère.

La Russie accusée

De leur côté, les Occidentaux ont accusé Moscou d’agir en sous-main pour soutenir l’insurrection armée prorusse dans l’est de l’Ukraine en lui envoyant des armes. Les Etats-Unis ont affirmé vendredi que la Russie avait fourni aux insurgés pro-russes dans l’est de l’Ukraine des chars et des lance-roquettes, du matériel qui a franchi ces derniers jours la frontière entre les deux pays.

Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, s’est déclaré préoccupé par les informations selon lesquelles les groupes prorusses en Ukraine s’équipaient d’«armes lourdes en provenance de Russie, y compris des tanks». «Si ces informations étaient confirmées, cela marquerait une sérieuse escalade de la crise dans l’est de l’Ukraine», a-t-il ajouté.

De son côté, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a demandé à la Russie d’entamer un processus de désescalade, aider à désarmer les rebelles prorusses et stopper le flot d’armes et de combattants entrant en Ukraine, dans un entretien téléphonique vendredi avec le président russe Vladimir Poutine.

Des chars de Russie

La présidence ukrainienne avait affirmé jeudi que des «rebelles dans l’Est» avaient «utilisé pour la première fois des chars» ayant «fait incursion depuis la Russie».«La Russie va rétorquer que ces chars ont été pris aux forces ukrainiennes, mais aucune unité de tanks ukrainiens n’opère dans cette zone. Nous sommes persuadés que ces chars viennent de Russie», a accusé la porte-parole du département d’Etat américain, Marie Harf, vendredi dans un communiqué.

«Des négociateurs ukrainiens et russes se retrouveront ce week-end à Kiev pour discuter de la mise en œuvre du plan de paix», a encore dit Mme Harf. Si «la Russie ne parvient pas à faire baisser la tension, il y aura un prix supplémentaire» à payer, a prévenu la responsable américaine.

Washington utilise depuis des mois cette formule en référence aux sanctions prises contre Moscou pour ses agissements en Ukraine.

Conflit du gaz

Par ailleurs, le gouvernement de Kiev a annoncé vendredi se préparer à une coupure lundi de gaz russe redoutée par les Européens, faute d’accord sur sa dette avec Moscou.

Les négociations sur le volet énergétique du bras de fer entre Kiev et Moscou sont dans l’impasse depuis le refus cette semaine de l’Ukraine d’accepter les conditions posées par la Russie et Kiev a implicitement confirmé vendredi camper sur ses positions. «J’ai chargé les ministères concernés de se préparer dès lundi à la coupure du gaz fourni par la Russie», a déclaré le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk.

Le géant semi-public russe Gazprom a fixé à lundi la date limite pour le remboursement d’une dette de près de deux milliards de dollars par l’Ukraine. M. Iatseniouk a également demandé au ministère de la Justice de «finaliser la préparation» du dossier pour «défendre les intérêts de l’Ukraine dans les relations entre Naftogaz (groupe public ukrainien) et Gazprom devant la Cour d’arbitrage de Stockholm».

Le patron de Naftogaz, Andriï Kobolev, a dit se préparer «au pire scénario», comme pendant la précédente crise gazière en 2009 avec Moscou qui a fortement perturbé les approvisionnements en Europe.

Le Kremlin a laissé planer un doute sur le sort des négociations, son porte-parole indiquant ne «pas avoir d’informations» sur la reprise ou non de discussions, après l’échec des pourparlers mercredi à Bruxelles sous l’égide de l’Union européenne. En l’absence de remboursement de l’Ukraine, il est envisagé de passer à un système de pré-paiement qui pourrait signifier la coupure de l’approvisionnement et perturber les livraisons de gaz russe à l’Union européenne dont près de la moitié transitent par l’Ukraine.

(ats/Newsnet)