Alors que plusieurs milliers de personnes meurent chaque jour du coronavirus aux États-Unis, où le bilan est de loin le pire de la planète, le président américain Donald Trump a appelé ses concitoyens à se rebeller contre le confinement dans les États où il est pratiqué. Des centaines de manifestants, pour beaucoup des sympathisants de l’ancien animateur de téléréalité, protestent depuis plusieurs jours dans certains États contre les restrictions de mouvements destinées à limiter la propagation du virus. Le locataire de la Maison-Blanche y est allé d’une série de tweets, bien sûr, pour appeler à «libérer» le Minnesota, le Michigan ou encore la Virginie… Et d’ajouter: «Sauvez votre formidable deuxième amendement, il est assiégé.» Une référence à l’amendement constitutionnel qui autorise les Américains à porter des armes à feu… Ce que de nombreux observateurs ont interprété comme un appel à la violence et à prendre les armes contre les dirigeants démocrates locaux. Ce qui a l’air de fonctionner vu les photos publiées par certains sympathisants du président.
How'bout that…armed with assault rifles and high calibre hand guns, a bunch of toughs protest the Governor of Michigan's directives to stay Home in an effort to curve the Covi-19 pandemic! Undoubtely Trump's crazy Followers! pic.twitter.com/aTsUO0Jmbd
— JOS (@josbarmol) April 17, 2020
LIBERATE VIRGINIA, and save your great 2nd Amendment. It is under siege!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 17, 2020
Alors, véritable appel à l’insurrection ou agitation pour détourner l’attention d’un bilan dramatique qui prend de l’ampleur chaque jour? Depuis le début de l’épidémie, plus de 850’000 personnes ont été testées positives au virus, et plus de 45’000 en sont mortes. La communication présidentielle est passée, en somme, de «tout ira bien, tout est sous contrôle» à «je l’avais bien vu venir» (voir la compilation vidéo en haut de l’article). Et, bien sûr, à des attaques quotidiennes, en conférence de presse, contre les journalistes qui osent soulever un point contradictoire.
Autant d’éléments qui confortent une coalition internationale de psychiatres qui avait récemment réclamé le départ du président américain, que ce soit par destitution ou par démission, pour le bien et la santé de la nation. «Donald Trump est si mentalement dérangé qu’il représente un grand danger pour la nation», expliquent ces psys, relayés par The Independant. Trump «doit subir une évaluation psychologique ordonnée par un tribunal», selon eux. La Coalition mondiale pour la santé mentale évoque une «ordonnance de survie» qui prescrit plusieurs mesures, dont l’utilisation du 25e amendement. Ce dernier prévoit la possibilité d’écarter du pouvoir un président dans l’incapacité de l’exercer.
Pour le moins, le groupe préconise de suspendre les briefings quotidiens du président, devenus des «plateformes de désinformation et de fausses déclarations». Pour les psychologues, seuls les membres du CDC, le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies, devraient pour l’heure être habilités à informer le public. «Le président est incapable de protéger des vies, il aggrave une pandémie mondiale. Pas seulement par son incompétence et son ignorance, mais aussi à cause d’un dangereux détachement de la réalité», écrivent les psychologues.
(jw/20 minutes)
