Afrique du Sud: Des sermons très arrosés fêtent l’après-confinement

 

Durement touchée par la pandémie, l’Afrique du Sud avait imposé l’un des confinements les plus stricts du monde. La vente d’alcool avait été interdite afin de désengorger les services d’urgence des hôpitaux — mesure levée à la mi-août. De quoi soulager les fidèles de l’Église Gabola. Cette drôle de communauté se réunit à Evaton, localité à 50 km de Johannesburg.

Fondée en 2017 par Tsietsi Makiti pour attirer ceux qui auraient de toute façon été exclus des communautés catholique et évangéliques, lesquelles condamnent sans réserve l’ivresse, Gabola («boire» en langue tswana) célèbre généralement ses cultes dans des pubs ou des restaurants. «Jésus nous a appris à pêcher là où il y a du poisson. C’est dans les tavernes que l’on trouve des enfants de Dieu rejetés ailleurs», explique Makiti. Le pasteur voit dans l’ivresse «l’influence du Saint-Esprit». Selon lui, son Église a gagné des adeptes partout dans le monde, au Canada, au Brésil et même en Suisse. Dont certains, assure-t-il, ne boivent pas.

Dans la pièce qui tient lieu d’église, les chaises sont espacées de 1 mètre, conformément aux exigences sanitaires. Les fidèles sirotent leur boisson en écoutant le sermon. «Maintenant que l’interdiction de la vente d’alcool est levée, tout est si joyeux. Nous faisons la fête!» lance Makiti. «Ce que nous faisons ici, c’est notre vie. Nous ne devons aucune explication à personne, assure Portia, habituée de ce drôle de temple. Nous prions et buvons en même temps.»

(AFP/ARG)