De l’Antarctique jusqu’au sommet des Alpes, il n’y a guère d’endroits de la planète qui échappent à la pollution aux microsplastiques. Moins connue est la contamination du fond des océans par ces résidus. Une étude de l’agence scientifique australienne CSIRO en dresse un bilan particulièrement inquiétant. Publiée lundi dans la revue «Frontiers In Marine Science», elle estime à 14,4 millions de tonnes le volume mondial de cette pollution microscopique (composée de particules de moins de 5 mm). C’est 35 fois plus que le volume de plastique qui flotterait à la surface.
Les chercheurs se sont servis d’un robot sous-marin qui a analysé les sédiments à des profondeurs allant jusqu’à 3000 m, puis ils ont extrapolé leurs résultats à l’ensemble de la planète. Selon eux, les quantités mesurées sont sous-estimées, les zones d’exploration étant très éloignées des côtes.
Chaque année, quelque 8 millions de tonnes supplémentaires de plastique finissent dans les océans, selon une estimation du Forum économique mondial. Citée par CNN, Denise Hardesty, coauteure de l’enquête australienne, espère que ces découvertes contribueront à une prise de conscience. «Gouvernement, industries et populations doivent travailler ensemble pour réduire significativement la quantité de déchets que l’on voit sur nos plages et dans nos océans.»