
Petite de taille, vêtue d’un pantalon en treillis assorti d’un tee-shirt noir trempé de sueur, foulard bien noué sur la tête, Khadidiatou Kirikou Diallo se distingue de la masse. Placée au premier rang des manifestants, elle donne l’air d’une guerrière qui dirige une troupe. Elle scande à rompre ses cordes vocales le prénom de Cellou Dalein Diallo, principal rival du président sortant, Alpha Condé. Native de Guinée natale, elle est à la recherche d’une vie meilleure au Sénégal depuis 9 ans.
Restauratrice de son état au marché HLM, elle a, ce, mercredi, rangé ustensiles et autres accessoires de cuisines pour manifester contre les premières tendances des résultats de l’élection présidentielle de leur pays, donnant victorieuse le président sortant. « Nous sommes contre les résultats qui sont en train d’être annoncés. Alpha Condé ne peut pas gagner l’élection présidentielle. C’est impossible. Il va quitter le pays », rouspète-t-elle.
À l’instar de Khadidiatou, nombreux ont été les guinéens, des jeunes hommes et filles qui ont envahi leur ambassade sise sur la Voie de dégagement nord. Mais ils se sont heurtés à l’impressionnant dispositif sécuritaire qui a été déployé sur les lieux. Toutes les rues menant à l’ambassade ont été barricadées par les forces de l’ordre armées jusqu’aux dents. Mais les jeunes guinéens, visiblement très déterminés à faire entendre leurs voix, ont voulu forcer le cordon sécuritaire. Les policiers utilisent des grenades lacrymogènes pour les disperser.
L’odeur âcre des projectiles polluent l’atmosphère, devenue irrespirable. C’est la débandade. Chacun essaye de sauver sa peau. Les jeunes manifestants se replient. L’on croyait que le calme était revenu. Que nenni. Telles des abeilles chassées de ruche, les jeunes reviennent en force. Avec une mobilisation plus forte. Les policiers contre-attaquent, les manifestants ripostent avec des pierres.
Le corps dégoulinant de sueur, une casquette bien visée sur sa tête, Abdoulaye Barry lance de toutes ses forces une pierre. Coup de vent dans l’air. Il n’atteindra pas cible, un policier qui au niveau du rond-point. Commerçant, il a quitté Pikine pour venir assister à la manifestation. « Nous ne voulons pas d’Alpha Condé. S’il veut la paix, qu’il quitte le pays. Il n’a rien fait pour peuple guinéen depuis qu’il est à la tête de ce pays.
Aujourd’hui, avec la complicité de l’armée, il veut confisquer le pouvoir. Les résultats sortis des urnes lui donnent vaincus », déclare le jeune homme ne termine pas son propos. Il a pris la tangente à cause d’un projectile lancée par les policiers.





