
Le Russe Alexander Vinnik, jugé pour des extorsions massives via un logiciel malveillant, a été relaxé lundi à Paris pour ces cyberattaques, mais condamné à cinq ans de prison pour le blanchiment d’argent lié à ces attaques.
Alexander Vinnik avait été qualifié de «pirate d’envergure international» et «pionnier» des cyberattaques par le parquet, qui avait requis 10 ans de prison à l’issue du procès en octobre.
Dans son réquisitoire, la procureure l’avait qualifié de «chef d’orchestre» du rançongiciel Locky, qui a fait près de 200 victimes en France entre 2016 et 2018. «Toutes ces allégations tombent, parce qu’Alexander Vinnik n’a rien à voir ni de près ni de loin avec ça», a estimé, après la décision, l’un de ses avocats, Frédéric Bélot.
Depuis le box, Alexander Vinnik, 41 ans, a écouté, via une interprète, la longue décision lue par la présidente, qui le relaxe de 13 des 14 infractions pour lesquelles il a été jugé pendant une semaine. Le tribunal a relaxé Alexander Vinnik pour les cyberattaques, mais l’a condamné pour le blanchiment des sommes issues des extorsions via le logiciel Locky.
5700 victimes et un préjudice de 135 millions d’euros
En plus de la peine de prison, il a été condamné pour cela à 100’000 euros (108’000 de francs) d’amende, bien moins que l’amende maximale de 750’000 euros (810’000 de francs) requise par le parquet.
Le logiciel malveillant Locky cryptait les données des systèmes informatiques, les rendant inaccessibles à moins de payer une rançon en cryptomonnaie pour obtenir une clé de déchiffrement. Entre 2016 et 2018, il a fait près de 5700 victimes dans le monde, et aurait occasionné un préjudice estimé en 2018 à près de 135 millions d’euros (147 millions de francs).
Alexander Vinnik a maintenu tout au long du procès qu’il n’avait «rien à voir avec ce virus» et se présente comme «simple opérateur freelance» pour la plateforme BTC-e, haut lieu de blanchiment d’argent, sur laquelle les rançons étaient payées. «Le combat continue», a indiqué l’avocat d’Alexander Vinnik, précisant que son client ferait «sans doute» appel.