France: Attentat du Thalys: la perpétuité requise contre le tireur

 

 

La perpétuité a été requise mardi contre Ayoub K., le tireur surarmé que des passagers avait réussi à maîtriser à bord du Thalys Amsterdam-Paris en août 2015, évitant ainsi un massacre.

De huit à 30 ans de prison ont été requis à l’encontre des trois accusés jugés à ses côtés devant la cour d’assises spéciale de Paris, soupçonnés, eux, d’avoir aidé Ayoub K. et Abdelhamid A., coordinateur de cette attaque et des attentats du 13-Novembre à Paris, à rejoindre la Belgique depuis la Syrie.

Les avocats généraux ont débuté leur réquisitoire en rendant hommage aux passagers, «héros malgré eux» qui ont maîtrisé le tireur.

Le 21 août 2015, Ayoub K., 25 ans à l’époque, était monté en gare de Bruxelles à bord du Thalys armé d’une kalachnikov, d’un pistolet et d’un cutter, et de 300 munitions. Il avait été maîtrisé par des passagers, dont deux soldats américains en vacances et en civil, qui se sont jetés sur lui.

Détermination soulignée

«Ce qui frappe, c’est la détermination d’Ayoub K. A aucun moment il n’a renoncé», a martelé l’avocat général. Depuis la Syrie, où il avait demandé à Abdelhamid A. «de faire de lui un objet», au Thalys, où il s’est débattu furieusement quand les passagers essayaient de le stopper. «Jusqu’au bout, il aura essayé de tuer», insiste l’avocat général, rappelant qu’Ayoub K. a depuis le début du procès «refusé d’assumer», s’enfermant dans une «version fantaisiste».

Ayoub K. a soutenu devant la cour qu’il n’avait pour ordre de tuer que les soldats américains à bord, une mission qu’il n’aurait selon lui finalement pas été capable d’accomplir.

«Rarement un terroriste aura été confronté à autant d’obstacles», a noté l’avocat général. A bord du train et alors qu’il est prêt à passer à l’acte, «on lui saute dessus», puis «son arme s’enraye», «on lui enlève, il la récupère puis on lui fonce dessus…», a-t-il énuméré.

«Dans cette barbarie annoncée, ont été mis en lumière le courage et la solidarité de ceux qui sont intervenus au péril de leurs vies», a-t-il aussi dit, conscient des «cicatrices» physiques et mentales gardées par les passagers venus témoigner avec «humilité» à la barre.

(afp/nxp)