Accord post-Brexit: Soulagement et applaudissements en Europe

 

 

L’accord trouvé jeudi entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sur leur future relation commerciale a été salué par de nombreux pays à travers l’Europe. Ceux-ci sont soulagés d’en finir avec des longues négociations et d’éviter un «no deal» au 1er janvier.

Le Premier ministre irlandais Micheal Martin, dont le pays est depuis le début en première ligne dans les tractations autour du Brexit, a salué jeudi la conclusion de l’accord post-Brexit, quatre ans et demi après le référendum de juin 2016 lors duquel les citoyens britanniques ont choisi de quitter l’UE.

Ce divorce s’est concrétisé fin janvier dernier. Mais ce n’est qu’en fin d’année, dans quelques jours, que le Royaume-Uni quittera le marché unique et l’union douanière, et cessera d’être soumis à la législation européenne. Restait donc à dégager avant cette échéance un éventuel accord de libre-échange pour la suite, ce qui a été fait, ainsi qu’à régler les relations entre Londres et Bruxelles sur d’autres plans, comme sur l’accès réciproque aux eaux britanniques et européennes pour les pêcheurs.

L’accord permettra de se concentrer désormais sur «notre gestion d’une bonne relation dans les années à venir», a commenté le Premier ministre irlandais. Selon lui, c’est «un bon compromis et un résultat équilibré». «L’accord conclu aujourd’hui est la moins mauvaise version possible du Brexit, étant donné les circonstances», même si les pêcheurs irlandais seront «déçus».

La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon (indépendantiste) a elle estimé qu’il était temps pour la province britannique de devenir une «nation européenne indépendante». «Le Brexit arrive contre la volonté du peuple d’Ecosse», qui a voté à 62% contre la sortie de l’UE, a tweeté Nicola Sturgeon, soulignant qu’«aucun accord ne pourra jamais compenser ce que le Brexit nous enlève».

Unité et fermeté

«L’unité et la fermeté européennes ont payé. L’accord avec le Royaume-Uni est essentiel pour protéger nos citoyens, nos pêcheurs, nos producteurs. Nous nous assurerons que c’est bien le cas. L’Europe avance et peut regarder vers l’avenir, unie, souveraine et forte», a quant à lui commenté via Twitter Emmanuel Macron.

La France semblait être, ces dernières semaines, un des pays les plus vocaux sur la question de la pêche. Elle refusait de voir ses pêcheurs perdre trop de capacités de pêche en eaux britanniques.

La chancelière allemande Angela Merkel s’est de son côté dite «confiante» dans le fait que l’accord obtenu jeudi à l’arraché constituait «un bon résultat». «Avec cet accord, nous jetons les bases d’un nouveau chapitre dans nos relations. Le Royaume-Uni continuera d’être un partenaire important pour l’Allemagne et pour l’Union européenne en dehors de l’Union européenne».

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas, a indiqué via Twitter que l’Allemagne, qui assure jusqu’à la fin du mois la présidence semestrielle de l’Union européenne, fera «tout» pour que l’accord dégagé in extremis puisse entrer en vigueur à titre provisoire le 1er janvier prochain. «Ce sera très difficile et exigera beaucoup de flexibilité de toutes parts. Mais je suis convaincu que cela réussira».

Les anciens Premiers ministres britanniques Theresa May et David Cameron, qui avaient joué un rôle dans le Brexit au Royaume-Uni, ont salué un accord commercial «vraiment bienvenu». Il constitue «une étape indispensable pour construire une nouvelle relation avec l’UE comme amis, voisins et partenaires», a tweeté David Cameron, qui avait convoqué le référendum sur le Brexit en 2016

Réunion des ambassadeurs

L’accord doit encore être examiné et approuvé par les représentants des 27 Etats membres. Ce travail commencera vendredi: la présidence allemande du Conseil a convenu d’une réunion des ambassadeurs des 27 auprès de l’UE à 10h30. Ils seront informés par Michel Barnier et débuteront l’examen du texte de quelque 2000 pages.

Après le feu vert des Etats, l’accord devrait entrer en vigueur que de manière provisoire, car il nécessite aussi de passer par le Parlement européen, mais qui ne se réunit plus d’ici la fin de l’année. L’assemblée validera donc le texte a posteriori, pour lui donner force définitive. Le Parlement européen «poursuivra ses travaux (…) avant de décider de donner ou non son approbation l’an prochain», a toutefois averti son président David Sassoli.