RÉUNION SURRÉALISTE À LA MAISON-BLANCHE: «Tu sais au moins qui je suis, pu****, abruti?»

 

 

Le média Axios raconte comment une réunion autour de Donald Trump sur les soupçons de fraude électorale a viré à un interminable pugilat de 6 heures, le 18 décembre dernier.

Maison-Blanche, 18 décembre 2020. Il y a quatre jours que le collège électoral a certifié la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle. Donald Trump, son équipe juridique et plusieurs conseillers du président se réunissent dans le Bureau ovale pour trouver un moyen de prouver une fraude électorale. Une réunion qui durera finalement six heures, rythmée par les cris et les insultes. C’est ce que le média Axios, qui consacre sa série «Off the Rails» aux derniers jours de la présidence de Donald Trump.

La situation a dégénéré quand l’avocate Sidney Powell a suggéré au président de déclarer l’état d’urgence national et de lui donner, ainsi qu’à ses alliés, des autorisations de sécurité top secrètes pour saisir les machines de vote prétendument truquées. La femme de loi a cité en exemple un comté de Géorgie où, selon elle, les votes avaient été truqués. C’est là qu’Eric Herschmann, conseiller et avocat de Trump, a rétorqué qu’en fait, ce dernier avait remporté le comté en question. «Donc votre théorie est que Dominion a intentionnellement retourné les votes pour que nous puissions gagner ce comté?» a-t-il ironisé.

L’avocate Sidney Powell a proposé une stratégie pour le moins bancale.

À partir de là, la réunion a viré à une foire d’empoigne opposant Sidney Powell et ses alliés – déterminés à prouver une fraude –, aux conseillers du président, qui tenaient absolument à respecter la loi. L’ancien conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, qui avait engagé Powell pour le défendre dans sa propre affaire fédérale avant que Trump ne le gracie, s’est particulièrement illustré lors de cette prise de bec. Il s’est levé pour affronter Eric Herschmann: «Tu abandonnes! Tu es un lâcheur! Tu ne te bats pas!» lui a-t-il hurlé.

Eric Herschmann faisait partie de l’équipe d’avocats de Donald Trump.

«Pourquoi tu restes debout à me crier dessus, pu****? Si tu veux venir, viens. Sinon, pose ton cul», a rétorqué Herschmann. Flynn a fini par se rasseoir. Pour une raison que tout le monde semblait ignorer, Patrick Byrne, CEO de la société Overstock.com, se trouvait dans la pièce. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas participé à l’apaisement des tensions, s’en prenant directement aux conseillers du président. «Tu es un lâcheur. Tu interfères dans tout. Tu nous as mis de côté», a lancé l’entrepreneur à Herschmann. «Tu sais au moins qui je suis, pu****, abruti?» a répondu l’intéressé.

Michael Flynn, ex-conseiller à la sécurité nationale.

Le chaos était tel qu’à un certain moment, Rudy Giuliani a dû intervenir par téléphone pour calmer les esprits. «Quand Rudy est la voix de la raison, c’est le signe que la réunion se passe mal», a confié un participant à Axios. Powell et ses alliés ont quitté la Maison-Blanche vers minuit, disant à Trump qu’ils avaient son avis sur la question et qu’il ne lui restait qu’à décider de ce qu’il fallait faire. En fin de compte, le républicain n’a jamais fait les démarches que Powell lui avait demandé de faire.

Personne ne sait ce que Patrick Byrne, CEO d’Overstock.com, faisait à cette réunion.

Trois jours après cette réunion, Giuliani prenait publiquement ses distances avec Powell, expliquant qu’elle ne représentait pas Trump et que «quoi qu’elle dise, ce sont ses propres opinions».

(joc)