
La commission politique du dialogue national doit intégrer la perspective d’une 3e alternance. L’ex-Secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), Mamadou Ndoye, a défendu cette thèse devant le Jury du dimanche (JDD), ce 14 février, sur iRadio et Itv.
“Quand le président appelle à un dialogue, sur le principe, je suis pour. Et quand j’étais aussi dans Benno Bokk Yakaar (BBY), je lui donnais ce conseil par rapport aux forces politiques : vous ne pouvez pas dire ’’je vais faire un Plan Sénégal Émergent (PSE) pour 2035, et ne pas avoir un large dialogue au niveau du pays’’. D’abord, pour le succès du PSE, il est important que les gens se l’approprient et soient actifs dans la réalisation de ce plan. (Ensuite), parce qu’aussi, si vous ne faites pas le dialogue y compris avec les gens chargés de l’alternance politique demain, comment pouvez-vous parler de projets pour 2035 ? Parce que vous ne pouvez pas être là jusqu’en 2035. Donc, tout devrait vous amener à dialoguer sur ces questions-là pour la construction du pays.”
Dans son argumentaire, il a mis en avant les pays d’Europe du Nord “qui savent construire un consensus sur le long terme”, à travers une alternance démocratique. “Malheureusement dans nos pays, cela ne se fait pas”, relève-t-il, pour s’en désoler.
Pourquoi ? “Parce que c’est notre relation avec le pouvoir politique. Si on a une relation au pouvoir politique qui fait que quand on a le pouvoir, il nous faut tout le pouvoir, et que personne d’autre ne peut avoir un autre pouvoir, le combat politique devient un combat mortel. C’est ce à quoi nous assistons aujourd’hui (affaire Sonko). Parce que quand j’ai le pouvoir, j’ai tout et celui qui est en dehors du pouvoir n’a rien. Ça nous fait revenir au cas Khalifa Sall. Il a été élu comme maire de Dakar, il a un pouvoir restreint mais il faut que le président lui enlève coûte que coûte ce pouvoir-là. (Il) ne veut laisser à personne une petite parcelle de pouvoir politique. A ce moment-là, la lutte devient à mort.”
Il plaide ainsi pour un “contre-pouvoir” dévolu à l’opposition. Mais “lorsqu’un pouvoir a besoin d’éliminer une opposition, c’est tout sauf une démocratie.” C’est ainsi que pour Mamadou Ndoye, “Khalifa Sall et Karim Wade doivent retrouver leurs droits civiques. Voilà le principe que je défends. Karim Wade a commis des fautes et a été sanctionné pour ses fautes. Il doit revenir au pays et retrouver comme tout citoyen sa place.”
Il soupçonne le pouvoir en place d’utiliser “politiquement” la contrainte par corps pesant contre Wade-fils.
EMEDIA