
Jusqu’à la barre du Tribunal des flagrants délits, F. Diakhoumpa n’en revient toujours pas. Le 15 mars dernier, à 9 h, alors qu’elle sortait d’une pharmacie à Yoff où elle s’était rendue pour acheter des médicaments pour son enfant de quatre mois, malade, elle a été attaquée par deux jeunes qui étaient sur un scooter. Les malfaiteurs se sont emparés de son téléphone. Mais leur entreprise délictuelle n’a pas prospéré grâce aux témoins qui ont pourchassé et rattrapé A. Guèye et D. Mballo, âgés à peine de 18 ans. D’ailleurs, n’eût été l’intervention de la plaignante, ils seraient lynchés à mort.
Conduits devant les enquêteurs, ils ont reconnu les faits, surtout qu’ils ont été confondus par une vidéo prise par les riverains. Mais à la barre du Tribunal des flagrants délits, hier, ils se sont ravisés, malgré qu’ils soient formellement reconnus par la partie civile.
Le 23 janvier 2021, M. Diallo a été lui aussi victime d’un vol à l’arrachée. Il soupçonne le duo d’en être l’auteur. Après l’arrestation de A. Guèye et D. Mballo, il a, à l’enquête, tout comme à la barre, soutenu avoir reconnu À. Guèye comme l’un de ses bourreaux. Les prévenus ont également rejeté cette accusation.
Dans ses réquisitions, le représentant du parquet a marqué son indignation face à la «gravité du phénomène qui est devenu récurrent et inquiétant». Par conséquent, il a estimé que de tels faits doivent être punis sévèrement, conformément à la loi, avant de solliciter deux ans ferme contre les mis en cause. Pour sa part, la défense est d’avis qu’il n’y a pas «d’éléments extérieurs» prouvant la culpabilité des prévenus. À titre principal, elle a demandé la relaxe, et subsidiairement la clémence. Après avoir délibéré, le tribunal a déclaré les prévenus coupables et les a condamnés à deux ans dont quatre mois ferme. S. Diam SY
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