ÉMIGRATION CLANDESTINE : PR SONGDÉ DIOUF POINTE DU DOIGT L’ÉCHEC DES POLITIQUES DE JEUNESSE

 

 

Songdé Diouf pointe du doigt l’échec des politiques de la jeunesse. Au cours d’une journée de sensibilisation à l’initiative de l’Association pour la formation et l’insertion des jeunes à Yarakh, le professeur de philosophie est revenu sur ses causes mais aussi sur les solutions qui peuvent être apportées. « En termes de cause nous avons montré que pour l’essentiel, c’est un déficit d’orientation dans les politiques publiques aussi bien en matière de formation des jeunes qu’en matière simplement d’emplois. Et cet échec de politique de jeunesse de 1960 à nos jours fait que les jeunes sont laissés à eux-mêmes », a expliqué Songdé Diouf.

Selon lui, les jeunes sont mal formés parce que le profil de formation qu’ils reçoivent souvent est en déphasage avec les exigences du marché. « Il faut que nous réorientions nos politiques de jeunesse, nos politiques d’éducation, nos politiques de formation pour permettre à cette jeunesse de rester chez elle. La jeunesse sénégalaise n’a pas de leçon de patriotisme à recevoir. Il n’y a pas plus amoureux de son pays que ces jeunes-là. Tous les régimes qui sont passés par là ont échoué parce que n’ont pas pu apporter les réponses adéquates », regrette-t-il.

De l’avis du professeur de philosophie, il faudrait qu’on reprenne le modèle démocratique, la bonne économie. Et, dit-il « c’est en cela que nous pourrons offrir des alternatives crédibles qui permettront aux jeunes de ne pas désespérer, de rester chez eux et d’être capable de construire leur pays ».

A l’en croire, la jeunesse a besoin d’orientations stratégiques qui lui permettent d’être éduquée, formée et outillée pour assurer une insertion correcte dans le marché du travail. « Des maisons de jeunes c’est bon mais il faudrait qu’il y ait des jeunes pour y aller et qu’ils y aillent pour y être formés et quand ils seront formés qu’ils puissent intégrer le marché du travail. La solution, c’est de faire en sorte que ces jeunes-là soient orientés dans des cycles de formations adaptés aux besoins du marché et que nous les aidions à s’y insérer », dit-il.

Le phénomène de l’émigration clandestine est toujours d’actualité. Des jeunes Sénégalais, désespérés de trouver un avenir éclairé, prennent des pirogues de fortune pour rejoindre l’Europe qu’ils considèrent l’Eldorado. Malheureusement, la triste réalité est que la majorité de ces jeunes n’arrivent pas à destination. Ils périssent, pour la plupart en mer, plongeant leurs familles dans une tristesse indescriptible.

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