
Employée à Senico depuis 2008, D. Diédhiou est dans de sales draps. Cette dernière a été attraite à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour abus de confiance portant sur 43 millions de francs CFA. Ses déboires avec Dame justice ont démarré quand son employeur a constaté des manquements financiers dans sa gestion. Native de Bignona, la prévenue a nié les faits qui lui sont reprochés. A l’en croire, le montant qu’on lui reproche est relatif à la marchandise qui a été livrée aux clients de la société. Et, ce sont ces derniers qui n’ont pas remboursé. Ses dénégations ont été battues en brèche par Ousseynou Gueye, représentant de la société. Il a indiqué que la dame ne pouvait pas vendre de produits puisqu’elle est superviseuse. Mais, dit-il, pour la charger davantage, elle persistait à procéder à des ventes même si des demandes d’explication lui ont été adressées.
Selon les avocats de la partie civile, les faits imputés à la prévenue ne souffrent d’aucune contestation. Pour eux, les délits d’escroquerie et de vol au préjudice de l’employeur devraient même être retenus contre elle. « C’est elle qui supervise la marchandise lors de l’enlèvement pour la vente. Elle a fait une entorse à la traçabilité de la marchandise en l’enlevant. Elle travaille pour son propre compte. Il faut la déclarer coupable », a plaidé Me Cheikh Sy. Son confrère, Me Mamadou Gueye abonde dans le même sens. De l’avis de l’avocat, la prévenue ment quand elle déclare avoir remis les marchandises à des clients de la société. « La Senico ne connaît pas ces clients », a martelé l’avocat avant de réclamer 50 millions de francs CFA pour la réparation du préjudice. Le conseil de la défense a plaidé la relaxe. Prenant le contrepied de ses confrères de la partie civile, Me Mor Samb renseigne que sa cliente a pris des produits chez des grossistes pour les livrer à des clients. Et la Senico ne se plaignait pas lorsqu’elle faisait des bénéfices. « Au contraire, la société l’applaudissait », a soutenu l’avocat plaidant ainsi l’inexistence du délit d’abus de confiance.
Pour lui, cette affaire est un complot visant à licencier sa cliente. « Quand on veut tuer son chien, on l’accuse de rage. La Senico veut licencier cette dame. C’est pour cela qu’on a voulu la jeter en pâture », a-t-il fait savoir. L’avocat a révélé que sa cliente a pris l’engagement de payer 24, 38 millions de francs CFA. Un montant qu’elle reconnaît comme une dette due à l’entreprise. Le juge a mis l’affaire en délibéré pour jugement qui sera rendu le 28 avril prochain mais, auparavant, il a accordé la liberté provisoire à la prévenue.
Emediasn