CONSEIL PRÉSIDENTIEL / Serigne Abdou Samad Souhaïbou salue le nouvel engagement du Chef de l’État vis-à-vis des daara et esquisse des axes d’actions.

 

La chose qui aura visiblement le plus attiré l’attention de Serigne Abdou Samad Souhaïbou Mbacké lors du conseil présidentiel sur l’insertion et l’emploi des jeunes, semble être les décisions prises par rapport aux daara et aux “seriñ daara”. C’est du moins ce qui ressort de la correspondance que le chef religieux a fait parvenir à Dakaractu. En effet, le Mbacké-Mbacké a clairement fait part de sa “grande satisfaction” de l’engagement pris par le Chef de l’État de prêter une oreille toute attentive aux écoles coraniques.

“Le Président Sall, dira-t-il, a même reconnu qu’effectivement il y’a eu une véritable
négligence vis à vis des écoles coraniques avant d’ afficher sa volonté réelle de rectifier le tir. Il a ainsi fait preuve d’un bel esprit de grandeur que je sublime et magnifie en ma qualité de produit et fervent avocat de ces Daara. Mieux, dans cette dynamique de corriger cet impair, il a dégagé des pistes de réflexion pour dissiper tout malentendu.Tous ceux qui me connaissent, savent à travers mes réflexions et écrits que depuis plus de deux décennies, je n’ai cessé de dire qu’il urge d’identifier les vrais maîtres coraniques, de les accompagner, de les soutenir, de travailler en étroite collaboration et en parfaite intelligence avec eux à travers des projets bien ficelés et élaborés avec minutie.”

Serigne Abdou Samad Souhaïbou d’ajouter ce qui suit. “À mon humble avis, je pense que des financements innovants, sans garantie, des financements à hauteur de 10 ou 20 millions permettraient à ces maîtres coraniques d’entretenir les Daara en développant des activités génératrices de revenus et ces mêmes financements constitueraient un début de solution à une certaine forme de mendicité qui donne un visage hideux à nos villes”.

Serigne Abdou Samad Souhaïbou de considérer que “les activités des maîtres coraniques porteraient, ainsi, sur les spécificités et réalités de chaque localité.Toujours sur cette même lancée, la mendicité pourrait être mieux organisée en aménageant des zones dédiées qui recevraient tous les dons et gestes de bienfaiteurs qui seraient par la suite repartis équitablement aux véritables ayants droit. Ces véritables enseignants coraniques qui seront choisis par une commission composée d’experts en la matière mais pas de gouverneurs, seront des partenaires et collaborateurs de l’État et de ses démembrements. Tous ceux qui n’ ont pas le profil de vrais maîtres coraniques seront eux identifiés et mis hors état de nuire. Ainsi on pourra à coup sûr assainir le milieu et aucune opportunité ne sera plus offerte à personne pour ternir l’image des Daara. Les enfants qui sont exploités seront purement et simplement retournés à leurs parents. La commission nationale qui va regrouper l’ensemble des associations de Daara implantés dans tous les coins et recoins du Sénégal va délivrer des numéros de matricule à tous les taalibés recensés au niveau des écoles coraniques. Cette commission qui sera composée de pédagogues et d’éducateurs blanchis sous le harnais va évaluer le niveau intellectuel pour savoir si réellement le Serigne Daara jouit de toutes ses facultés (psychiques mentales) avant de se voir confier des talibés. Les talibés de tous les Daaras qui seront répertoriés à travers une base de données fiable et exhaustive devront alors bénéficier d’un suivi médical et la maîtrise de ces effectifs permettra de contrôler les entrées et sorties et lutter contre la négligence dont sont parfois victimes certains taalibés. Ainsi les performances, les résultats, le sérieux et l’honnêteté des maîtres coraniques seront des conditions nécessaires et des critères à remplir pour bénéficier de l’accompagnement de l État”.

Le fils de Serigne Souhaïbou Khadim Rassoul de conclure : “L’État qui ne devra pas lésiner sur les moyens, se fera fort de faire respecter scrupuleusement ce cahier de charges qu’il fera signer par les maîtres coraniques”.

dakaractu /