
La forte probabilité d’orienter à l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) près de 1.000 nouveaux bacheliers (des forclos) conformément à la volonté du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) laisse présager, de toute évidence, une année académique particulièrement éprouvante.
C’est la conviction de l’intersyndicale du Personnel Administratif, Technique et de Service (PATS) qui regroupe le SYNTES, le SATUC et le SYNPICS de l’UVS. L’organisation qui a sorti un communiqué reçu par Dakaractu, renseigne que cette massification incontrôlée vient réduire à néant les prévisions et objectifs fixés contenus dans le Plan stratégique de Développement de l’université pour la période 2018-2022.
Cette décision, relève l’intersyndicale, va porter un sacré coup à la qualité des enseignements délivrés et à l’encadrement des étudiants.
L’UVS avec vingt mille (20.000) étudiants orientés ces deux dernières années, soit 10.000 en 2018 et 10.000 en 2019, éprouvait déjà des difficultés pour les prendre en charge correctement, indique le document signé par les délégués des l’intersyndicale. Selon eux, avec les bacheliers de 2020 le nombre a plus que doublé atteignant vingt et un mille (21.000) pour une seule année.
L’intersyndicale des PATS (SYNPICS, SATUC et SYNTES) renseigne que suite à l’orientation de ces apprenants émanant d’une décision du gouvernement du Sénégal, le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) avait pris des engagements devant le Conseil académique lors de sa visite en date du 12 novembre 2020 dans dans les locaux de l’UVS, pour accompagner cette montée en puissance de l’effectif des étudiants.
L’autorité s’était résolue à livrer le siège de l’UVS à Diamniadio et de lancer dix (10) Espaces numériques ouverts (ENO) définitifs durant le 1er trimestre de 2021, la mise à disposition d’ordinateurs à temps pour tous les nouveaux bacheliers constituant la Promotion 8. Elle avait donné gage de mettre à la disposition de l’UVS un appui budgétaire de 4 milliards supplémentaires, de recruter de nouveaux enseignants, mais aussi de renforcer l’infrastructure technologique pour un montant de 200 millions.
Le constat est qu’après six (6) mois d’attente, ces engagements n’ont pas été respectés, a informé l’intersyndicale qui explique dans son communiqué que la situation n’a pas changé dans le sens souhaité.
Renseignant sur le nombre d’apprenants, l’organisation a indiqué que l’UVS compte désormais plus de 50.000 étudiants, ce qui classe l’université au deuxième rang après l’UCAD en terme d’effectifs. C’est pourquoi, si le budget n’est pas augmenté conséquemment, tout ce qui a été bâti depuis des années risque de s’écrouler car l’institution croule sous le poids de la dette, avec des encours dépassant le milliard, a noté l’intersyndicale qui tient à alerter l’opinion nationale sur la situation que traverse l’UVS, plus particulièrement les étudiants de la promotion 8.
Au stade actuel des choses, le MESRI ralentit le fonctionnement de cette université pour laquelle l’organisation syndicale s’est donnée tant de mal, depuis sa création en 2013, selon toujours la note.
Les vingt et un mille (21.000) nouveaux étudiants présents sur l’ensemble du territoire national attendent toujours leurs outils de travail (ordinateur portable, modem et puce de connexion) pour enfin commencer leurs cours sur la plateforme pédagogique.
Forte de tous ces constats, l’Intersyndicale des PATS de l’UVS prend le MESRI pour unique responsable de tout dysfonctionnement et l’invite à procéder, dans les meilleurs délais, au règlement définitif de tous ces problèmes qui risquent fortement de perturber le calendrier académique…
Dakaractu