
Les cas de meurtres, d’agressions et de vols continuent de mettre la population de Keur Massar sous psychose. La libre circulation des personnes et des biens est devenue un luxe dans cette zone que les autorités ont classé «criminogène». Dans une localité à plus de 600.000 habitants, c’est une seule brigade de gendarmerie qui prend en charge la sécurité de la populeuse commune.
Selon les témoignages recueillis par PressAfrik, qui a fait le tour de plusieurs quartiers de cette localité de la capitale sénégalaise, ‘’il est très rare, voire même impossible de se réveiller un jour dans ladite localité, sans qu’un crime ne soit commis’’. Le manque notoire d’éclairage public est déploré de plus en plus, permettant aux malfaiteurs de perpétrer leurs sales crimes. Cette situation inquiète de plus en plus les habitants de Keur Massar qui crient leur ras le bol. Selon eux, la départementalisation de la localité pourrait résoudre ou bien amoindrir la dégradation du système sécuritaire. Reportage !
L’insécurité est au cœur des préoccupations des âmes qui peuplent la commune de Keur Massar. Les cas de meurtres, de viols, d’agressions et de vols continuent de faire des ravages. La population qui dit être ‘’terrifiée’’ par ce fléau qui s’accroit au fil des années, demande aux autorités compétentes d’apporter des solutions pérennes sur la question d’insécurité de la zone.
Les habitants de la commune de Keur Massar partagés entre inquiétude et désolation
Dans son domicile en train de laver ses habits, Marème Thiam, la trentaine vivant au quartier cité Camille basse, exprime son désarroi. Sans langue de bois, elle sonne à nouveau l’alerte et fait appel à l’Etat.
“Nous ne sommes plus à l’abri. L’insécurité qui règne à Keur Massar dépasse l’entendement. Nous ne pouvons plus vivre tranquillement. On a très peur de sortir les nuits, même le matin quand j’emmène mes enfants à l’école, je ne suis pas tranquille. C’est pourquoi je laisse à la maison mon cellulaire“, a tonné cette mère de famille.
Les malfrats agressent et violent les femmes qui vont au marché le matin
D’après les jeunes du quartier des Parcelles Assainies Unité 1 de Keur Massar, les malfaiteurs agressent les femmes et les violent.
Trouvé dans la rue en discussion avec ses camarades, qui l’appellent ‘’midi pile’’, le jeune âgé de 28 ans fait des révélations terrifiantes.
« Lalal sa kaala, c’est l’œuvre nouveau des agresseurs. Ces derniers agressent les femmes, le matin au moment où elles vont au marché. Non seulement ils volent leur argent, mais abusent d’elles, en les violant », regrette Salif Cissé.
« Tout être qui se réveille à Keur Massar est en danger de mort…»
Aussi inquiets et désœuvrés, les habitants de Keur Massar alertent et interpellent les autorités compétentes, pour réglementer le mal qui gangrène leur territoire. Selon le président de l’association ‘’Wallou souniou gox’’ de Keur Massar, ils courent derrière un grand danger, face à un climat social menacé.
Agé d’une trentaine d’années, Florian Diatta président d’association, s’immisce dans une mission pour aider la localité de Keur Massar à sortir de ses problèmes. Sur la question de l’insécurité qui handicape cette zone ‘’criminogène’’, il affirme: « tout être qui se réveille à Keur Massar est en danger de mort, dans sa maison comme dans la rue ».
Poursuivant son argumentaire, le président de l’association ‘’WSG’’ intervient sur les agressions dans la forêt classée de Mbao. Dans la foulée, il n’a pas manqué à faire appel aux autorités pour prendre des mesures pérennes face à l’insécurité notoire de Keur Massar.
“Nous déplorons ce qui se passe à la forêt de Mbao, lieu de refuge des agresseurs, des voleurs, des adeptes de la drogue. Nous sommes fatigués et les jeunes tendent vers un détournement. Nous interpellons le ministre de l’intérieur pour venir en aide à la population de Keur Massar, mais également le Président Macky Sall, qui a prêté serment de respecter la Constitution, elle-même qui nous permet le droit à la sécurité“, dit-il.
Le manque d’éclairage public est l’un des facteurs de l’insécurité à Keur Massar
Si certains se limitent à dénoncer le manque total d’un dispositif sécuritaire, d’autres attirent l’attention sur le manque notoire d’éclairage public.
Selon Elh. Daouda Mbaye, délégué de quartier des Parcelles Assainies Unité 3 de Keur Massar/Rufisque 1, les plus grandes difficultés de l’insécurité sont liées à l’absence d’éclairage publique. Le président de la Commission stratégique de développement des délégués de quartiers de la commune de Keur Massar a fait savoir que les lampadaires qui ont été installées par la Sn Hlm n’ont pas pu fonctionner. Et les agresseurs se servent de cette obscurité pour commettre ses forfaits.
« Nous sollicitons l’Etat d’appuyer les Parcelles Assainies pour qu’elles puissent bénéficier le plus rapidement possible du programme de Proged tant espéré », ajoute Elh.Daouda Mbaye.
Le dispositif sécuritaire de Keur Massar est insuffisant
Les attentes de la population de Keur Massar pour une sécurité efficiente et suffisante ne sont toujours pas prises en compte, dixit nombreux de nos interlocuteurs.
En voile, dans son lieu de travail, Tening sonko, apporte sa contribution. Elle est journaliste de profession et âgée d’une vingtaine d’années. Faisant sa lecture de la situation d’insécurité, qui hante le sommeil des habitants de Keur Massar, Tening condamne le mutisme de certains devant la percussion des malfrats. Selon elle, le nombre d’éléments de la brigade de Keur Massar n’est pas suffisant face à la demande de cette zone très peuplée.
“Si on compare les éléments qui composent la brigade et la population qui se réveille à Keur Massar, il y a une très grande différence. On doit les renforcer, et que ces limiers descendent dans les quartiers pour assurer la sécurité. Car, on ne les voit seulement qu’au niveau du rond-point“, déplore la jeune dame.
Le maire mise sur la départementalisation pour régler le problème
La départementalisation accompagnée d’un appui de l’Etat pourrait certainement éradiquer ce fléau d’insécurité qui est devenu le mal et l’identité de la commune de Keur Massar, selon le maire de la commune de Keur Massar.
“C’est évident qu’il y ait des difficultés pour une seule commune d’arrondissement de gérer toute cette étendue, c’est la raison pour laquelle nous voulons avoir un département avec quatre à cinq communes et un maire de la ville qui pourrait prendre en charge les préoccupations des populations” avait déclaré M. Moustapha Mbengue, Maire de Keur Massar, dans une interview qu’il a accordée à la presse en 2019.
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