Fête du 1er Mai – Le SNTPT pour la révision totale des Accords Collectifs de La Poste

 

Le Syndicat national des Travailleurs de la Poste a organisé ce samedi une conférence publique à l’occasion de la fête du 1er Mai. Le secrétaire général dudit syndicat, Ibrahima Sarr a profité de cette tribune pour faire part des doléances des travailleurs de la Poste.

Dès le début, le SNTPT, ses militantes et militants ont fait du soutien aux travailleurs et de la protection du Groupe la Poste leur priorité. Le travail de sensibilisation contre la pandémie a été ainsi poursuivi et des moyens de préventions ont été fournis à tous les travailleurs du Groupe La Poste sans distinction. Mesdames et Messieurs les invités, chers Camarades, La Covid 19 a davantage exacerbé les sérieuses difficultés structurelles auxquelles le Groupe La Poste est confronté depuis quelques années. Les manifestations de la crise que traverse l’entreprise sont désormais inquiétantes et de plus en plus sévères.

Après le temps d’alerte, le SNTPT est passé à une nouvelle étape avec l’initiative et la mise en place d’un cadre unitaire de réflexion et d’actions rassemblant toutes les forces vives du Groupe La Poste. Cette dynamique a permis de constituer un Comité Scientifique qui a élaboré un document de référence intitulé « La Poste en difficulté : Diagnostic et Recommandations ».

Ce document a fait l’objet d’un partage et d’une validation par toutes les parties prenantes à l’occasion de l’atelier tenu du 03 au 05 Décembre 2020 à l’hôtel Chez Salim au Lac Rose.

En conclusion de cet atelier inédit, une déclaration commune du cadre unitaire a été lue et des correspondances ont été adressées au Président de la République et aux ministres de tutelle de La Poste. Au moment où l’entreprise subit sans doute la crise la plus aigüe de son histoire plus que centenaire, au moment où le contexte économique et social commande une démarche responsable, au moment où les organisations cherchent à être aussi résilientes que possible, l’autorité à La Poste a vraisemblablement d’autres priorités.

Au lieu de s’investir pour que la situation change favorablement et que les travailleuses et les travailleurs renouent avec un minimum de quiétude d’esprit, le Directeur Général a mis en œuvre un nouvel organigramme de la direction générale pour soi-disant transformer l’entreprise. Cette décision assortie de nouvelles charges financières très mal appréciées et maladroitement justifiées contraste grossièrement avec la rareté de ressources qui frappe notre entreprise. Nous lui réitérons que, selon nous, la volonté de développer La Poste s’illustre plus qu’elle ne se définisse. LE TEMPS EST AU TRAVAIL ! Travailler pleinement pour surmonter les effets de la COVID et renverser la spirale baissière du chiffre d’affaires. C’est ce que nous avons souhaité mettre à l’honneur pour ce 1er mai : en organisant cette conférence sur le thème : « crise sanitaire et résilience professionnelle : quels rôles pour le mouvement syndical ? ».

Cette thématique sera un prétexte pour inviter les différents acteurs de l’entreprise à poursuivre, dans une dynamique méthodique et responsable, la recherche de solutions structurantes pour une Poste financièrement stable, économiquement viable, socialement vivable et épanouissante. Ce temps sera l’occasion de recueillir les éclairages du professeur Djiby DIAKHATE et de M. Amadou Dioulde BA. Nous avons ainsi la chance d’avoir aujourd’hui des ressources qui par leurs compétences
et leur expérience maitrisent parfaitement les contours du sujet en question notamment dans l’environnement postal. Nous sommes tous impatients qu’ils prennent la parole pour nous entretenir de ce qu’ils nous réservent. Je suis convaincu que nous sortirons de cette conférence enrichis. Je m’en vais donc terminer mon propos par ce qui suit. Chers Camarades, travailleuses, Travailleuses, jeunes, retraités, nous ne sommes pas responsables de la crise : nous la subissons ! Portons ensemble nos revendications :

Au plan social, engager, en concertation avec les organisations syndicales sœurs, les négociations sur la révision totale des Accords Collectifs de La Poste qui a déjà été posée lors de l’audience du 30 septembre 2020 ;

Transformer l’avance scolaire en prime scolaire comme sollicité à l’audience du 30 septembre 2020 ;

Sécuriser l’assurance retraite complémentaire/décès par la signature d’un protocole d’accord entre la Direction Générale et les organisations syndicales comme réclamé depuis sa genèse.

Au plan institutionnel, renforcer le dialogue social qui doit passer par l’application correcte de ses principes fondamentaux tels que définis dans la charte nationale sur le dialogue social ; Bâtir une entreprise résiliente en mettant à niveau les outils et processus de management, de collaboration et de production ;

Faire un point sur la situation du patrimoine foncier et immobilier du Groupe en vue de mettre en œuvre une stratégie de valorisation ; Renouveler et rendre opérationnels les Comités d’Hygiène et de Sécurité dans les différents établissements ; Continuer le plaidoyer auprès des autorités étatiques pour qu’elles accompagnent La Poste à surmonter, de façon durable, ses difficultés conjoncturelles et structurelles ; Régulariser la situation inédite de l’IPM par le renouvellement des instances de cette institution essentielle dans ce contexte particulier de crise sanitaire.

Pour rappel, le 1er mai c’est avant tout la fête des travailleurs. C’est une journée de lutte internationale. C’est la commémoration des dizaines de morts qui sont tombés en 1886 à Chicago lors de la manifestation pour revendiquer notamment la journée de 8 heures. L’histoire du 1er mai a commencé à une époque où la précarité du travail était totale. C’est aux États-Unis, en 1886, plus précisément en Pennsylvanie et dans l’état de New-York, que chaque 1er mai avait lieu un bouleversement général de la classe ouvrière du fait du renouvellement des contrats de travail pour une durée de un an. C’est ainsi que le terme des contrats de location des maisons et appartements étaient également renouvelés.

En fait, c’était une remise en cause des conditions de vie de toutes les familles à la même date. C’est en 1884 que les syndicats américains décidèrent d’imposer par la grève qu’à partir du 1er mai 1886 la durée d’une journée de travail serait de huit heures. En ce samedi 1er mai 1886, des centaines de milliers d’ouvriers défilèrent dans tout le pays pour cette seule revendication. Exemple à Chicago, quelques quarante mille ouvriers sont en grève. Le 3 mai un affrontement oppose les briseurs de grève aux grévistes d’une usine de matériel agricole et fait malheureusement 4 morts.

Un meeting est organisé le lendemain. Alors que les derniers manifestants se dispersent, une bombe éclate. Des dirigeants anarchistes de Chicago seront arrêtés et condamnés à mort. Dès 1889, lors d’un congrès ouvrier, est déclaré qu’il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes, le jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail.

Depuis, le 1er mai accompagne chaque année le mouvement général du progrès social et des conquêtes ouvrières. Le 1er mai est donc une journée de commémoration, de revendications. Le 1er mai est une journée de lutte internationale.

Partout dans le monde, le 1er Mai, journée internationale des travailleuses et des travailleurs, des millions de salariés, de privés d’emploi et de retraités, des étudiants et des jeunes se rassemblent afin d’exiger la mise en œuvre de véritables politiques de progrès social.

igfm