CHEIKH DIOP : « IL N’Y A PAS EU D’ÉQUILIBRE DANS L’ÉLABORATION DE POLITIQUES PUBLIQUES »

 

Le 3 avril dernier, le président de la République, Macky Sall déclarait qu’il va, dès le mois de mai, allouer 80 milliards de F CFA pour recrutement de 65 mille jeunes sur l’ensemble du territoire national, dans les activités d’éducation, de reforestation, de reboisement, d’hygiène publique, de sécurité, d’entretien routier et de pavage des villes, entre autres. Mieux, le chef de l’Etat ajoutait qu’un quota spécial sera réservé au recrutement de 5 000 enseignants pour le préscolaire, le primaire, le moyen et le secondaire, y compris les daaras modernes et l’enseignement arabe. Ce recrutement, très attendu, est selon Cheikh Diop très apprécié. Pour lui, le chef de l’Etat a eu des politiques publiques qu’aucun militant du progrès ne peut véritablement critiquer avec raison. Mais malheureusement, regrette-t-il : « il n’y a pas eu d’équilibre dans l’élaboration de politiques publiques. Il a plus mis l’accent sur les politiques publiques d’intégrité sociale, territoriale, la mise en place des infrastructures. Mais, il faut l’équilibrer avec le recrutement des jeunes, avec la consolidation de l’emploi existant ». Il constate, pour le déplorer, les nombreuses violations qui, à son avis, ne consolident pas l’emploi existant. Donc, « il y a un équilibre à opérer dans les politiques publiques en mettant l’accent sur l’emploi des jeunes ».

« LE RECRUTEMENT DOIT PRIORISER CEUX QUI ÉTAIENT LÀ ET ATTENDENT »

Par ailleurs, Cheikh Diop pense que le recrutement des 65 mille jeunes doit se faire par ordre de priorité. Pour lui, le Gouvernement doit d’abord, porter son choix, sur ceux qui sont formés et qui peinent à trouver un travail. « Le recrutement doit prioriser ceux qui étaient là et qui attendent. Par exemple, si on doit recruter des enseignants, il faut penser aux sortants de la FASTEF qui sont formés et attendent d’être recrutés.

De même, Cheikh Diop a plaidé pour la préservation et la consolidation de l’emploi existant. C’est cela qui fait une économie forte. On ne peut pas avoir toutes ces ambitions et laisser les employeurs faire ce qu’ils veulent de notre législation. « Les violations font légion dans le monde du travail. Il y a lieu de mettre de l’ordre dans les violations des droits des travailleurs pour aller vers l’émergence. La flexibilité obéit à des conditions sans lesquelles il y aura une machine de chômage. Le premier critère de la flexibilité, c’est l’intégrité de la protection sociale. Il faut une protection sociale intégrale qui tient compte de l’économie informelle », a expliqué l’invité du jury du dimanche.

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