
Dans le livre « Entretien avec Amady Aly Dieng : lecture critique d’un demi-siècle de paradoxes », l’intellectuel sénégalais confie : « Le Sénégal était une chasse gardée des hommes d’affaires français et de leurs acolytes.
C’est la raison pour laquelle, bien qu’étant senghoriste, il a voulu faire une politique que Senghor désapprouvera : “liquider les “petits blancs” et Libanais. Ainsi, l’action de la Chambre de commerce dirigée par Henri Gallenca a été décisive dans sa liquidation politique”.
Amady Aly Dieng de préciser : “Il avait été créé un crédit populaire pour octroyer des prêts aux artisans sénégalais. Il ne voulait plus qu’on importe des matériels de bureau. Là, il venait de toucher à de gros intérêts. Je ne sais pas s’il en était rendu compte. Le crédit social a joué ce rôle important dans la mise en place de sa politique nationaliste”.
“Henri Gallenca avait mis suffisamment de moyens financiers sur la balance pour la faire pencher en faveur de Senghor, réputé modéré et prêt à sauvegarder les intérêts de la France. L’Histoire n’aura pas trahi Gallenca.
De tous les chefs d’Etat africains post-indépendance, Léopold Sédar Senghor aura été le meilleur garant des intérêts de la France”, dira Mamadou Dia, dans un documentaire.
« La Chambre de commerce a sabré le champagne au lendemain de la chute de mon gouvernement, au lendemain de mon arrestation. Le patronat français a organisé une fête ici à Dakar, ils ont sabré le champagne », rappelle Dia.