
Arrêtée en janvier à Heathrow, Nawal Msaad a tenté de faire passer aux rebelles syriens 20.000 euros (24’800 francs) cachés dans son corps, a-t-on appris lors de l’ouverture du procès, mardi à Londres, de cette étudiante britannique de 27 ans.
Nawal Msaad comparaît au tribunal de l’Old Bailey en compagnie d’Amal Elwahabi, l’épouse d’un djihadiste parti combattre en Syrie l’été dernier et qui aurait recruté son amie en tant que «messager de confiance» pour acheminer des fonds au Moyen-Orient.
Dissimulés dans ses sous-vêtements
Elle a été arrêtée le 16 janvier au moment d’embarquer sur un vol pour Istanbul. Lors de son contrôle, un préservatif rempli de billets enroulés de 500, 200 et 100 euros a été retrouvé dans ses sous-vêtements. Selon le procureur Mark Dennis, cet argent, d’un montant total de 20.000 euros, était «destiné à financer la cause djihadiste» en Syrie, ce que les deux accusées nient.
Mais la police a trouvé des éléments compromettants lors de perquisitions effectuées au domicile d’Amal Elwahabi le même jour que l’arrestation de son amie à Heathrow. Les enquêteurs ont notamment pu tracer les conversations téléphoniques entre Amal Elwahabi, son mari et Nawal Msaad dans lesquelles ils évoquent le transfert d’argent. Le mari a également envoyé à sa femme des photos et des vidéos de propagande depuis la Syrie, dont l’une montre un jeune «garçon martyre» âgé entre 10 et 13 ans avec une kalachnikov à la main.
Nombreuses arrestations
Le procès, qui doit se dérouler sur plusieurs jours, s’ouvre sur fond de grande inquiétude en Grande-Bretagne où on estime entre 400 et 500 le nombre de ressortissants partis combattre en Syrie et en Irak, notamment dans les rangs de l’Etat islamique (EI).
Depuis le début de l’année, les autorités britanniques ont arrêté à la frontière des dizaines de personnes voulant partir ou revenant de Syrie, via la Turquie. Mardi encore, deux apprentis djihadistes ont plaidé coupable devant un tribunal à Londres de s’être rendus en Syrie afin de préparer des actes terroristes.
Yusuf Sawar et Mohammed Ahmed, tous les deux âgés de 22 ans et originaires de Birmingham, ont passé huit mois en Syrie l’année dernière après avoir contacté des groupes extrémistes depuis le Royaume-Uni. En mai, deux frères britanniques avaient déjà plaidé coupable d’avoir également conspiré pour se rendre dans un camp d’«entraînement terroriste» en Syrie.
(afp/Newsnet)