France «Les affaires occultent le travail des députés UMP!»

Les chiffres dévoilés hier par l’audit financier de l’UMP sont catastrophiques. Une dette de 79,1 millions d’euros (95 millions de francs suisses) fin 2013, 74,5 millions au 1er juillet 2014 (89,5 millions de francs suisses). Mais le principal parti d’opposition en France n’est pas mort pour autant. L’UMP devra néanmoins se montrer plus raisonnable sur son train de vie.

Le contexte est aux vives tensions et aux règlements de comptes entre barons et marquis des différents courants de l’UMP: sarkozystes, fillonistes… Et cela alors que la justice examine encore le fond de l’affaire Bygmalion (fausses factures au détriment de l’UMP de la société qui gérait les événements de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012).

De plus, la bataille est déjà vive pour la présidence de l’UMP en novembre et surtout pour désigner qui sera le candidat du parti en 2017 pour affronter François Hollande. Claudine Schmid, élue UMP des Français de Suisse, revient sur cette grave crise traversée par son parti.

Quel est votre état d’esprit: découragée ou satisfaite que l’UMP puisse avancer?

Il est tout à fait rassurant de constater que nous pourrons continuer à défendre nos valeurs et à faire de la politique. La moitié de la dette concerne aussi un bien immobilier, donc un actif. L’autre moitié vient de nos activités liées à des élections. Nous avons perdu lors des législatives, à 40’000 euros par député qui est la dotation de l’état, cela fait beaucoup d’argent qui a manqué. Par contre, nous avons progressé lors des municipales de mars 2014, donc l’argent investi dans l’animation politique ne l’a pas été en vain. Et les décisions prises hier pour régulariser la gestion du parti sont encourageantes pour l’avenir du parti.

Certaines dépenses, comme les frais de téléphone de Mme Dati ou les frais de voyage de l’épouse de Jean-François Copé, ont provoqué la colère de nombreux élus UMP. Pas vous?

Ces dépenses dont a parlé la presse ne proviennent pas de documents officiels. Je ne sais pas ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Je ne commente surtout pas des rumeurs. D’autant qu’on l’a vu avec les attaques contre M. Bertrand, accusé faussement d’avoir bénéficié de vacances aux frais de l’UMP, tout incite à la plus grande prudence. Nous sommes dans un jeu où certaines personnes ont la volonté de salir des élus UMP. Il faut des preuves avant tout.

Dans l’affaire Bygmalion les faits sont avérés. Il reste maintenant à déterminer les responsabilités. Êtes-vous interpellé par les militants qui, in fine, sont les victimes de cette escroquerie?

Aucun adhérent de l’UMP ne m’a pas interpellé directement pour avoir des explications. Par contre, à chaque fois que je rencontre des sympathisants de l’UMP, ils insistent surtout pour que nous passions à autre chose! Sortez de ça! Arrêtez vos affaires de gros sous et de guerres d’ego. La France va mal et a besoin de solutions rapidement. Voilà ce qu’ils nous disent. C’est d’autant plus regrettable que nous le faisons. Mais tout le travail, important, des députés UMP est occulté. Les journalistes ne nous interrogent plus sur nos projets et nos amendements.

Vous attendez donc le Congrès de novembre pour passer à autre chose?

Personnellement, je regrette que l’on doive attendre jusqu’au 29 novembre. C’est tard. Il faudrait passer au plus vite à une nouvelle gouvernance et ne pas passer tout l’automne dans cette incertitude qui nous affaiblit.

Incertitude justement. Soutiendrez-vous un retour de Nicolas Sarkozy à la tête de l’UMP?

Cela ne doit pas être une question de personnes mais de projet politique. S’il revient, j’attends de voir quel programme, quelle ligne, entend défendre l’ancien président de la République. Nous devons arrêter une ligne politique claire et cesser de nous reposer sur l’idée de l’homme providentiel.

(Newsnet)