
Le secrétaire général de l’ONU a confirmé jeudi la nomination du diplomate italo-suédois Staffan de Mistura pour succéder à Lakhdar Brahimi comme médiateur de l’ONU en Syrie. Staffan de Mistura sera secondé par l’ancien vice-ministre égyptien des affaires étrangères Ramzy Ezzeldine Ramzy, a précisé Ban Ki-moon à la presse.
Staffan de Mistura sera «envoyé spécial» de l’ONU pour la Syrie, et non plus de l’ONU et de la Ligue arabe comme l’était Lakhdar Brahimi. Ban Ki-moon a précisé que Ramzy Ezzeldine Ramzy avait été «recommandé par la Ligue arabe mais nommé par moi-même».
Staffan de Mistura, 67 ans, a la double nationalité italienne et suédoise. Ancien vice-ministre italien des Affaires étrangères, habitué des zones de conflit, il a occupé de nombreuses fonctions aux Nations unies.
Larges consultations
Le nouveau médiateur, a expliqué Ban Ki-moon, devra «prendre contact avec tous les interlocuteurs concernés afin de mettre fin à la violence et aux violations des droits de l’homme et de faciliter une solution politique d’inspiration syrienne et sans exclusive».
Ban Ki-moon a souligné qu’il avait «mené de larges consultations», y compris avec les autorités syriennes, avant de nommer Staffan de Mistura à ce poste particulièrement difficile. Il a invité les autorités syriennes et les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU à «l’aider à réussir dans cette mission».
Démissions en cascade
Lakhdar Brahimi avait démissionné en mai dernier après deux ans d’efforts infructueux pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 160’000 morts. Il avait organisé en janvier et février à Genève les premières négociations directes entre le gouvernement syrien et l’opposition, qui avaient échoué. Son prédécesseur, l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, avait jeté l’éponge au bout de six mois à peine, en 2012.
Lakhdar Brahimi et Kofi Annan avaient comme adjoint Nasser al-Kidwa, nommé par la Ligue arabe et chargé plus particulièrement des contacts avec l’opposition syrienne. Il avait quitté son poste en février 2014.
Relancer le processus
Le nouveau médiateur devra tenter de relancer un processus politique qui est dans l’impasse depuis l’échec des négociations de Genève en février et la réélection de Bachar al-Assad le 3 juin.
Le régime syrien a aussi enregistré plusieurs succès militaires contre les groupes armés d’opposition, ce qui ne devrait pas l’inciter au compromis, et le conflit a débordé sur l’Irak où les djihadiste de l’Etat islamique ont mené une offensive éclair.
Enfin, la situation humanitaire s’est aussi aggravée avec 10,8 millions de Syriens qui ont besoin d’aide et 2,9 millions de réfugiés dans les pays voisins.
(ats/Newsnet)