
Ce ne fut pas le match du grand pardon pour la Seleçao. A Brasilia, le Brésil ne s’est pas racheté lors de la finale pour la troisième place perdue 3-0 devant les Pays-Bas -revivez notre direct sur cette petite finale du Mondial-.
Écrasé 7-1 par l’Allemagne mardi en demi-finale à Belo Horizonte, le Brésil a subi une nouvelle épreuve. Face à des Néerlandais qui n’avaient bénéficié que trois jours de repos après leurs prolongations contre l’Argentine, les Brésiliens ont à nouveau été trahis par leurs deux grandes faiblesses lors de ce tournoi: la fébrilité extrême des défenseurs avec treize buts concédés dans leur surface et, bien sûr, l’absence d’un véritable avant-centre.
Départ catastrophique
Au grand dam de leurs supporters qui semblaient vraiment prêts à communier, la messe était dite après moins de 20 minutes de jeu. Le temps pour Van Persie de marquer sur penalty et pour Blind de trouver la lucarne de Julio Cesar, maintenu dans la cage malgré les sept buts allemands.
Après ces deux réussites amenées toutes les deux par un Robben très en jambes, les Brésiliens ont eu beau prendre tous les risques, se jeter comme des morts de faim sur les coups francs et corners. En vain. Il était écrit que cette dernière semaine de la Coupe du monde 2014 allait être la plus funeste de l’histoire de la Seleçao.
Le seul à surnager fut Oscar. Privé d’un penalty flagrant après le repos pour une faute de Blind, le joueur de Chelsea a souvent fait des différences. Seulement en l’absence de Neymar, il a souffert de la médiocrité de ses coéquipiers.
Le PSG inquiet?
Huit jours après avoir été les héros de la victoire 2-1 contre la Colombie en quart de finale, Thiago Silva et David Luiz ont vécu un petit enfer à Brasilia. Les deux hommes, qui formeront la saison prochaine la charnière centrale du Paris Saint-Germain, endossent en effet la pleine responsabilité des deux buts inscrits par les Néerlandais avant la pause.
Sur le premier à la 3e minute déjà, Thiago Silva était à l’origine du penalty de Van Persie en laissant partir Robben. Le capitaine du Brésil avait peut-être commis la faute à l’extérieur de la surface, mais cette faute de dernier recours aurait dû être sanctionnée d’un carton rouge et non d’une jaune.
Sur le 2-0 de Blind à la 17e, David Luiz remettait plein axe de la tête un centre de De Guzman, l’homme qui avait remplacé à la dernière minute Sneijder, blessé à l’échauffement. Une erreur de débutant pour celui qui avait l’infortune de porter le brassard contre l’Allemagne.
Dans le temps additionnel, Wijnaldum scellait l’issue de ce match pour la troisième place. Ce 3-0 était le but de trop pour un public à la fois dégoûté et estomaqué par l’insigne faiblesse de ses favoris.
Scolari débarqué?
Cette nouvelle déroute devrait sonner le glas du bail de Scolari à la tête de la Seleçao mais surtout elle sera peut être le coup d’envoi d’une révolution du football au pays du Joga Bonito oublié depuis des lustres.
De la présidente Dilma Rousseff à l’ancien champion du monde Romario, en passant même par certains joueurs au sein de l’équipe, de nombreuses personnalités demandent des réformes du football brésilien gangréné par la corruption, fonctionnant de manière chaotique avec des calendriers étranges, et pollué par les agents et promoteurs.
Après cet enterrement de première classe lors de sa Coupe du monde, le Brésil doit changer et rebâtir. Il reste le pays du football mais n’est plus maître du jeu.
(Si/Newsnet)