
Est-ce que les partenaires au développement souffrent de l’absence de Premier ministre, au Sénégal ? Devant le Jury du dimanche (JDD), ce 27 février, le représentant résidant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Christophe Yvetot, a utilisé un discours diplomatique en répondant à Mamoudou Ibra Kane : « Ce n’est pas à nous de décider la forme institutionnelle. Mais, dans les pays qui ont une organisation similaire au Sénégal, le Premier ministre est un peu occupé à la mise en œuvre, à la coordination, etc. Il est vrai que si le Président se retrouve en premières lignes, c’est beaucoup de travail. C’est vrai que d’avoir un Premier ministre, c’est assez utile. Le président a un peu justifié le retour d’un ou d’une Première ministre, avec la tâche qui va être la sienne cette année en tant que président en exercice de l’Union africaine (UA), qui va lui prendre beaucoup de temps. La réforme est là, j’imagine qu’elle va être mise en œuvre. Donc nous, nous sommes au service du Sénégal et dès que les nominations seront faites, nous nous mettrons au service du gouvernement dans la continuation de ce que nous avons mis en place. »
Pourtant, parlant de la coopération industrielle entre le Sénégal l’ONUDI, il a relevé ce point, soulignant que « l’ONUDI a mis un programme un peu spécial dans deux pays pilotes : L’Éthiopie et le Sénégal. Ce sont des programmes d’industrialisation accélérée. On s’est rendu compte que l’Asie a fait des pas de géants ces trente dernières années. Là où l’Afrique est restée en arrière. On a essayé de voir comment ce processus pourrait être mis en place rapidement. On a un programme qui se décline en quatre actions : il faut d’abord un leadership », a-t-il détaillé, ajoutant que, pour ce volet, « il fallait que ce programme soit demandé par la plus haute autorité. Il se trouve qu’il y avait un Premier ministre, il va y avoir de nouveau. Le Premier ministre de l’époque, (Mahammad Boun Abdallah Dione), qui était aussi un ancien collègue de l’ONUDI et aussi le Premier ministre de l’Éthiopie ont écrit à l’ONUDI pour demander à bénéficier de ce nouveau programme. »
En attendant la formation du nouveau gouvernement qui devrait intervenir après la tenue des élections Législatives du 31 juillet 2022, l’ONUDI a déjà « identifié les secteurs industriels prioritaires ». Ce, après avoir mené une étude avec l’Université de Pékin dont les résultats ont identifié « les secteurs où il peut y avoir des victoires rapides » et « sur lesquels (secteurs) le Sénégal peut se positionner et devenir très compétitifs » : « Il y avait tout ce qui est agro-industrie, textile, et aussi le cuir. » Il faudra aussi « mobiliser les investissements publics et privés pour réussir ce processus d’industrialisation », d’après son représentant.
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