
Le président palestinien Mahmoud Abbas doit rencontrer dimanche le chef en exil du Hamas Khaled Mechaal à Doha pour parler d’une trêve à Gaza, a indiqué à l’AFP un responsable palestinien sous le couvert de l’anonymat.
Selon ce responsable proche de M. Abbas, «le président va rencontrer Mechaal pour discuter des moyens de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza», où une offensive israélienne visant le Hamas a fait plus de 340 morts depuis le 8 juillet.
Cette rencontre intervient alors que lLe Hamas a remis les conditions d’une trêve avec Israël à l’Egypte, au Qatar, à la Turquie, à la Ligue arabe et au président palestinien Mahmoud Abbas, a indiqué samedi le mouvement islamiste.
«Le Hamas a donné les revendications de la Résistance (palestinienne) à toutes les parties intéressées, y compris le Qatar, la Turquie, la Ligue arabe ainsi que Mahmoud Abbas», a déclaré à l’AFP un porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum. M. Barhoum a précisé que l’Egypte, précédemment médiatrice entre Israël et le Hamas, avait été aussi informée.
Front uni avec l’OLP
C’est la première fois que le président Abbas, chef de l’Autorité palestinienne qui administre les zones autonomes de Cisjordanie, est publiquement cité comme partie prenante du processus par le Hamas, de facto au pouvoir à Gaza.
A Ramallah, Yasser Abed Rabbo, le secrétaire général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par M. Abbas, a entériné les demandes du Hamas au nom du programme national palestinien pour aboutir à un Etat souverain.
«Les demandes de la Résistance sont aussi nos demandes», a dit M. Abed Rabbo dans une interview à la télévision palestinienne. «Si Gaza est brisée, tous les Palestiniens seront brisés», a-t-il ajouté.
Plus de 333 morts
Sur le terrain, au moins 41 Palestiniens ont péri samedi dans des frappes israéliennes contre la bande de Gaza, portant à 337 le nombre de morts palestiniens en 12 jours d’offensive sur l’enclave palestinienne, selon les services de secours.
Au total, au moins 337 Palestiniens, dont de nombreux femmes et enfants, ont été tués depuis le début le 8 juillet de l’opération israélienne «Bordure protectrice», qui a également fait plus de 2385 blessés palestiniens.
80% de victimes civiles
Selon le Centre palestinien pour les droits de l’Homme, basé à Gaza, les civils représentent plus de 80% des victimes de l’offensive, lancée par Israël pour faire cesser les tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle l’enclave.
Israël a lancé dans la nuit de jeudi à vendredi une offensive terrestre, nouvelle phase dans l’opération «Bordure protectrice», destinée en particulier à détruire des tunnels utilisés par le Hamas. Juste avant son début, Israël avait dit avoir déjoué une attaque d’un commando via un tunnel depuis Gaza.
Réaction française
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a estimé samedi au Caire qu’un cessez-le-feu était «urgent et impérieux» à Gaza. Il a réaffirmé son «soutien» à l’initiative égyptienne pour une trêve entre Israël et le Hamas.
M. Fabius a affirmé avoir contacté des responsables turcs, qataris, américains ainsi que le président palestinien Mahmoud Abbas pour évoquer des solutions de sortie de crise. Selon des responsables palestiniens, le Hamas insiste pour qu’Ankara et Doha, qui ont des relations très tendues avec l’Egypte, jouent un rôle dans les négociations.
Fermeté du Caire
L’Egypte ne compte pas revoir sa proposition de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, qui a rejeté son initiative, a déclaré samedi le ministre égyptien des Affaires étrangères. La proposition, a déclaré Sameh Choukri lors d’une conférence de presse, «répond aux besoins de toutes les parties». «Nous allons continuer à la présenter et nous espérons obtenir un soutien au plus vite», a-t-il dit. (ats/Newsnet)