PROCHE-ORIENT: Israël n’en a pas encore fini avec Gaza

Pour la première fois depuis le début le 8 juillet de l’opération israélienne, et surtout de sa phase terrestre le 17 juillet, des témoins ont rapporté à un journaliste de l’AFP avoir vu les soldats israéliens se retirer de villages proches de Beit Lahiya (nord) et de Khan Younès (sud).

Dans le même temps, l’armée israélienne a annoncé que les civils pouvaient «rentrer en toute sécurité à Beit Lahiya et Al-Atatra», a expliqué à l’AFP une porte-parole de l’armée, laissant entendre que l’armée estime avoir terminé ses opérations dans ces secteurs.

Plus tard, deux chaînes de télévision israéliennes ont annoncé le retrait de certains soldats israéliens. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a en revanche affirmé en soirée que l’armée poursuivrait ses opérations contre le Hamas dans la bande de Gaza «aussi longtemps que nécessaire» et avec «toute la force requise».

Au moins 110 tués

Il a dit que le mouvement islamiste paierait un prix «intolérable» pour la poursuite de ses attaques sur Israël, alors qu’un porte-parole du Hamas a rétorqué à l’AFP que le mouvement islamiste poursuivrait ses tirs depuis le territoire.

En dehors des villages proches de Beit Lahiya et Khan Younès, le reste de la bande de Gaza était toujours soumis au feu israélien, 24 heures après qu’une illusion de cessez-le-feu eut volé en éclats.

Samedi, au moins 110 personnes ont été tuées rien que dans les environs de Rafah, selon les secours locaux. Depuis l’échec du cessez-le-feu, au moins 114 personnes ont péri dans le secteur, a dit le porte-parole des secours, Ashraf al-Qodra. Quinze des victimes, dont cinq enfants de 3 à 12 ans, étaient membres de la même famille. Des centaines de maisons ont été détruites.

Et 84 roquettes ont encore été tirées contre Israël samedi, dont 56 ont atteint le territoire israélien tandis que six ont été abattues par le système antimissiles israélien, selon l’armée israélienne.

Les violences ont coûté la vie à plus de 1700 Palestiniens, très majoritairement des civils, selon les services de secours. Côté israélien, plus de 60 soldats et 3 civils ont été tués.

200 sites ciblés

Les environs de Rafah en particulier ont subi un déluge de feu après la disparition vendredi matin du sous-lieutenant israélien Hadar Goldin.

Selon l’armée israélienne, le soldat de 23 ans a probablement été capturé lors d’une opération de destruction de tunnel.

L’armée a assuré avoir poursuivi sa mission contre le Hamas, frappant 200 cibles en 24 heures: tunnels, fabriques d’armes, dépôts, centres de commandement.

Mais elle a dans le même temps continué à fouiller le secteur de Rafah à la recherche du soldat. Tout en disant ignorer son sort, elle ne parle pas formellement d’enlèvement puisque «personne ne l’a revendiqué», selon son porte-parole.

Réunion prévue

La branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a assuré ne pas disposer d’informations sur le soldat, tout en revendiquant l’implication de ses combattants dans l’embuscade qui aurait mené à sa capture. Pour elle, le soldat a peut-être été tué en même temps que des combattants palestiniens.

Une délégation palestinienne est arrivée samedi soir au Caire pour tenter de relancer l’effort de cessez-le-feu dans les combats.

Ces discussions sont prévues dimanche avec des médiateurs égyptiens, en associant également les Américains.

Critique lancée par Obama et l’ONU

Mais Israël a décidé de ne pas envoyer de négociateurs au Caire, a annoncé un responsable israélien accusant le Hamas de tromper les médiateurs internationaux.

Et le président américain Barack Obama comme le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon ont eux encore remis en question la crédibilité du Hamas.

(ats/Newsnet)