
A Grabove, où sont tombés les débris de l’avion malaisien abattu le 17 juillet par un missile vraisemblablement tiré par des insurgés, des enquêteurs de la police recueillaient des éléments parmi les débris sous la surveillance de rebelles armés, a constaté une journaliste de l’AFP sur place.
Des chiens renifleurs étaient également sur place, à la recherche, selon des scientifiques néerlandais, de restes de victimes. Ces dépouilles constituent la priorité à ce stade plutôt que l’élucidation des causes de la catastrophe.
Des experts ont en revanche dû quitter une partie du site où ils recherchaient des débris du fuselage en raison de tirs d’artillerie, a indiqué l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui encadre l’équipe d’experts.
Près de 300 tués
Les inspecteurs ont entendu des tirs d’artillerie à une distance d’environ deux kilomètres puis se rapprochant.
En revanche, sur la partie du site où sont menées les recherches les plus actives, les travaux ont pu continuer malgré des tirs de mortiers entendus à distance, a indiqué la mission néerlandaise dans un communiqué. Ils ont permis de mettre à jour de nouveaux restes humains, pour le second jour consécutif.
Les restes doivent être soumis à un premier examen médico-légal à Kharkiv, plus au nord, avant de rejoindre les Pays-Bas à des fins d’identification.
Au total, l’avion de Malaysia Airlines, qui assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, a été abattu par un missile avec 298 personnes à bord, dont 193 Néerlandais et 28 Australiens. Plus de deux semaines après le crash, certaines dépouilles mortelles, ou ce qu’il en reste, sont encore sur place. Deux cents dépouilles ont déjà été rapatriées aux Pays-Bas.
Avertissement lancé par les Etats-Unis
Les victimes de la catastrophe aérienne ont été honorées samedi à la Gay Pride sur les canaux d’Amsterdam.
Le président russe Vladimir Poutine a estimé que les sanctions prises récemment par les Etats-Unis et l’UE étaient «contre-productives», dans un entretien téléphonique avec Barack Obama. Le président américain a de son côté déploré «le soutien accru» de Moscou aux séparatistes en Ukraine, réaffirmant son engagement en faveur d’une solution diplomatique.
Le secrétaire au Trésor Jack Lew a déclaré vendredi au Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk que les Etats-Unis continueraient à imposer de nouvelles sanctions à la Russie si celle-ci ne recherchait pas de solution pacifique à la crise.
Insurgés ciblés
Dans ce contexte, le ministre ukrainien de la Défense Valéri Gueleteï a appelé vendredi soir à la télévision ukrainienne les insurgés à se réfugier en Russie «tant qu’une telle possibilité, qui ne durera pas longtemps, existe».
Les combats font rage dans l’Est, où l’armée tente de couper les séparatistes des zones frontalières. Elle est parvenue ces dernières semaines à les repousser autour de leurs principaux bastions: Donetsk, Lougansk ou encore Gorlivka.
Et les forces ukrainiennes ont repris en 24 heures aux insurgés les localités de Krasnogorivka et Staromykhaïlivka, selon un porte-parole militaire ukrainien.
A Donetsk, des tirs d’artillerie ont détruit plusieurs immeubles, tuant une personne, a constaté une journaliste de l’AFP sur place.
Plusieurs manifestants à Moscou
Lougansk, ville qui totalisait 500 000 habitants avant le début des hostilités, se trouve «bloquée et isolée» et «au bord d’une catastrophe humanitaire», a averti samedi le maire Serguiï Kravtchenko dans un communiqué.
A Moscou, des centaines de Russes se sont rassemblés samedi pour appeler M. Poutine à «passer à l’action» en Ukraine, en y envoyant des troupes de maintien de la paix.
Et le ministère russe des Affaires étrangères a accusé l’Union européenne d’avoir levé en toute discrétion un embargo sur les exportations de technologie et d’équipement militaires vers l’Ukraine.
(ats/Newsnet)