Dans une tribune signée par l’ancien maire de Dialambéré, Bouna Koïta tacle et interpelle le régime Diomaye-Sonko sur la situation actuelle du pays. Parvenue à notre rédaction, nous vous la livrons comme reçue…
« Plaçons le Sénégal au-dessus des clivages partisans »
« La cigale ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue. » -Jean de La Fontaine.
Cette fable, vieille de plusieurs siècles, illustre tristement notre réalité : nous avons trop chanté et trop attendu, pendant que les défis s’accumulaient. Aujourd’hui, le Sénégal traverse une période de doutes, de tensions et d’inquiétudes. Dans les familles, sur les marchés, dans les gares, dans les universités, une même phrase revient : “Ça ne va pas”. Et pourtant, beaucoup préfèrent le silence ou la résignation. Il est temps d’avoir le courage de dire la vérité et de regarder en face les difficultés de notre pays.
Un pays en crise, un peuple fatigué
Le Sénégal vit une crise multisectorielle, économique, sociale, morale et institutionnelle. Nos jeunes peinent à trouver un emploi ; nos agriculteurs manquent de moyens, nos soignants travaillent dans des conditions précaires ; les familles, elles, affrontent la cherté de la vie et la rareté des opportunités. « Quand le ventre est vide, l’esprit ne réfléchit plus. » Proverbe africain. Pendant que le peuple souffre, les querelles partisanes et les luttes d’ego prennent le dessus sur l’intérêt général. Les journaux et réseaux sociaux sont devenus des armes de destruction massive, la presse va mal, les procès se multiplient et les prisons se remplissent, les débats s’enchaînent, et la politique devient spectacle. Mais un pays ne se construit pas dans la confrontation permanente ! Le Sénégal se fatigue. Le peuple observe, silencieux, mais lucide.
Le devoir d’un sursaut national
Nous avons le devoir moral et historique de placer le Sénégal au-dessus des clivages partisans. Ce pays n’appartient pas à un clan ni à un parti : il appartient à tous les Sénégalais. Il est temps de sortir des discours qui divisent, des intérêts personnels qui détruisent, et de renouer avec ce qui nous rassemble.
« L’union fait la force. » Proverbe universel
Nos ancêtres ont bâti ce pays sur des valeurs solides : le dialogue, la paix, la solidarité et la foi. Ces valeurs doivent redevenir notre boussole. Elles seules peuvent guider le sursaut national dont le Sénégal a aujourd’hui un besoin urgent.
Réconcilier le Sénégal avec lui-même
Réconcilier le Sénégal, C’est restaurer la confiance entre dirigeants et citoyens, entre institutions et populations ; C’est aussi ramener la transparence, la vérité et la justice au cœur de la gouvernance publique.
« On ne bâtit pas un pays sur la division, mais sur l’unité et la justice. » Léopold Sédar Senghor. Nos communes, nos terroirs, nos villages regorgent d’énergie, de talents et de courage. Il nous faut simplement une volonté sincère d’unir nos forces et de redonner espoir à ceux qui n’y croient plus. Un État fort ne se mesure pas à ses slogans, mais à sa capacité d’écouter, de servir et de protéger.
Mon engagement
Je ne parle pas ici en homme de parti, mais en fils du Sénégal, attaché à sa terre, à son peuple et à son destin. Je crois en un Sénégal réconcilié, juste et debout, où chaque citoyen trouve sa place et sa dignité. Mais cela exige du courage, de la vérité et du travail. À quoi bon la cigale, si la fourmi n’a plus de grain ? » -Adaptation libre de La Fontaine. Nous devons cesser de chanter nos divisions pour bâtir nos solutions.
L’histoire retiendra ceux qui auront eu le courage de placer le Sénégal avant eux-mêmes. Je veux faire partie de ceux-là.



